CSDHI – Un groupe de prisonniers politiques dans la prison de Gohardasht à Karadj, à l’ouest de Téhéran, a lancé une grève de la faim collective pour protester contre les traitements inhumains et dégradants et leur transfert forcé dans le quartier de haute sécurité.
Arash Sadeghi, un prisonnier politique incarcéré dans la prison d’Evine, a annoncé son soutien aux revendications légitimes des prisonniers politiques en grève de la faim dans la prison de Gohardasht à l’aube de leur 25e journée de grève de la faim.
Voici ce que dit sa lettre :
J’ai été informé que pendant plus de vingt jours, les prisonniers politiques de la prison de Rajai Shahr (Gohardasht) ont été transférés dans des cellules d’isolement après avoir été battus et mutilés, et ensuite au Hall 10 de cette prison qui compte plus de 40 caméras de surveillance et des conditions de sécurité maximale.
Au moins 18 prisonniers sont en grève de la faim pour protester contre leur transfert, ce qui contrevient aux principes et aux normes des droits de l’homme et aux règles de l’administration pénitentiaire.
Pendant le transfert de ces prisonniers, un gardien de la prison est intervenu et a battu des prisonniers. Et ceci, en dépit du fait que les biens personnels des prisonniers et même leurs médicaments leur ont été confisqués par les autorités pénitentiaires et ne leur ont pas été donnés pendant plus de 20 jours.
Bien que ces événements ne soient pas nouveaux et avant cela, le 17 avril 2014, un autre événement tragique de dimension différente s’est produit à l’encontre des prisonniers politiques, mais répéter ces actes suggère que ces événements ne sont certainement pas un cas d’irrégularités et que c’est au contraire, une volonté spécifique qui est à l’origine de ces mauvais traitements.
Il est regrettable que, dans la situation actuelle, il n’existe aucune référence pour que ces prisonniers disposent de recours, trouvent un refuge et demandent justice. La prison et l’emprisonnement pour conserver les critiques silencieuses sont l’héritage des gouvernements non démocratiques.
Bien qu’une partie du monde ait largement abandonné ces tactiques inhumaines, avec l’établissement des Nations Unies et la promulgation de la loi et des conventions des droits de l’homme qui définissent de nouvelles méthodes concernant le comportement des dirigeants et le traitement des citoyens, il existe néanmoins, encore, des gouvernements qui cherchent à compenser leur manque de légitimité en agissant sur la base de méthodes rejetées depuis des centaines d’années.
Dans le monde civilisé des citoyens, indépendamment de leur affiliation religieuse, ethnique, socio-économique et sociale, ils peuvent facilement proposer leurs idées conformément aux principes de base des droits de l’homme et critiquer les dirigeants et peuvent même s’opposer à tous les éléments du gouvernement.
Malheureusement, dans certains pays, y compris l’Iran, une constitution a été faite pour créer une dictature légale.
Exemple de cela : les arrestations répandues des militants politiques, civiques et consciencieux, et la mise en œuvre de quelques minutes de procès et la publication de lourdes peines pour ces personnes aimées.
Comment un système judiciaire avec de telles menaces et actes d’intimidation, peut-il établir une sécurité dans le pays et d’où viendra la fin de telles méthodes ?
Ces comportements sont compatibles avec quels principes moraux et l’humanité ?
La justice peut-elle être atteinte en s’en remettant à la destruction de la personnalité et la destruction psychologique des prisonniers comme anneau complémentaire de la torture et de la répression ?
Un tel comportement envers les critiques, également en prison, confirme la proposition selon laquelle le système de décision en Iran ne tolère aucune critique ou opposition. Ces comportements ne sont pas justifiés par une loi ou même par une loi religieuse.
A mes frères à la prison Radjai-Chahr (Gohardasht) : Le flambeau de la liberté et de la sagesse restant en feu et la défense de la dignité humaine et de la sainteté ont un prix.
Arash Sadeghi
Prison Evine, section 350
Août 2017