CSDHI – Bien qu’il soit illégal de posséder un récepteur et une antenne de chaine satellite en Iran, ils sont des millions à regarder les chaines satellites interdites. Quand l’équipement est confisqué – avec violence – par la police, il est souvent remplacé. En Iran, le pouvoir cherche à contrôler le flot d’information, toute l’information. Cependant, rompus aux techniques d’esquives, tant pour surfer sur internet et les réseaux sociaux, que pour camoufler l’équipement satellite.
Le brouillage des émissions et la répression des journalistes de ces chaines se sont intensifiés ces dernières années, coïncidant avec une répression plus intense des militants des droits humains et des minorités. Ce qui rend les médias d’opposition plus essentiels que jamais, car non seulement ils s’inscrivent hors du contrôle du pouvoir, mais se font l’écho des manifestations et des activités censurées dans la presse officielle.
Sima-ye-Azadi, le visage de la liberté en persan ou Iran National Television (INTV) lance sa 22e campagne de collecte de fonds, un téléthon de trois jours, les 3, 4 et 5 novembre. INTV est une des voix des Iraniens, suivie par les foyers qui défient l’interdiction de se doter de récepteur satellite.
INTV est proche de la Résistance iranienne, le CNRI. Elle a la particularité d’être entièrement gérée par des bénévoles dans la diaspora et à l’intérieur de l’Iran. Elle n’est financée que par des dons des Iraniens et des défenseurs de la liberté dans le monde. Tous les reportages diffusés sur les manifestations, les violations des froits humains, les plaies sociales, la crise économique ou les célébrations et les fêtes sont régulièrement ponctués par un « reporteur de Sima-ye-Azadi » et le nom de la ville.
Lors des manifestations des épargnants spoliés par les banques officielles ou de la célébration de Cyrus le Grand près de Chiraz fin octobre début novembre, un flot de reportages tournés à chaud a inondé l’écran de INTV à la vitesse des réseaux sociaux. Les reporteurs, hommes, femmes, jeunes et vieux et parfois des enfants, se sont bousculés sur la chaine pour faire passer l’info.
Sima-ye-Azadi est même suivie dans les prisons sur les portables, en toute clandestinité et les détenus politiques envoient des messages poignants.
Pour ce nouveau téléthon, les témoignages de solidarité les plus divers ont fleuri, avec des promesses de collectes et des collages d’affiches très risqués. On retiendra cette femme, étranglée par la crise, qui a trouvé comme moyen d’aider la chaine de vendre des petits légumes au vinaigre qu’elle a concoctés.
Aider la chaine INTV, si l’on est attrapé, peut coûter la vie, comme ce fut le cas de Gholam-Reza Khosravi, pendu le 1 juin 2014 pour avoir fait un don lors d’un téléthon.
Nous sommes tous conviés à participer à ce téléthon de la liberté d’expression et de la liberté tout court en Iran du 3 au 5 novembre.
Paypal : [email protected]
Site : www.intv.com