CSDHI – Le 11 décembre, un cortège coloré et bruyant d’Iraniens a défilé dans la capitale française. De l’Esplanade des Invalides jusqu’au mur de la Paix, les rues parisiennes ont résonné de vibrant appels à la justice et à la liberté pour un Iran que l’on savait écrasé par une dictature religieuse. Mais la nouveauté, c’est que les manifestants ont présenté un tableau sidérant des dégâts de l’environnement dans ce pays: disparition des lacs et des cours d’eau, déforestation, air ultra pollué.
Ils avaient choisi cette date calée entre la Journée internationale des droits humains (le 10 décembre) et le sommet climat qui se déroulait le lendemain.
Parmi les belles interventions avant le départ du cortège, on notera le discours de Jacques Boutault, maire de Paris 2 : « Je voudrais dire qu’aujourd’hui il est essentiel de se mobiliser pour les droits humains et de dire à Rohani [le président des mollahs] : tu n’es pas le bienvenu dictateur en cette journée internationale des droits de l’homme dans le pays des droits de l’homme, la France, qui doit être au côté du peuple iranien dans son juste et légitime combat. Il faut dire aussi à l’Union européenne: non l’Iran ne doit pas être un partenaire commercial comme les autres tant que les droits humains ne sont pas respectés dans ce pays. C’est complètement inadmissible et contraire à toutes les valeurs. Et il faut dire : non les dictatures ne sont absolument pas respectueuses de ce qu’il y a d’essentiel à la vie sur terre : de l’eau qui soit potable pour toutes et tous, un air qui soit respirable pour toutes et tous et une terre fertile qui puisse encore porter les fruits qui ont nourri les générations qui nous ont précédé pour nourrir les générations futures. Car l’écologie est au centre des questions de dictature, car il n’y a pas d’écologie, il n’y a pas de vie humaine sur terre durable dans un régime qui méprise les droits humains et qui méprise donc que les droits de l’environnement. »
Jean-François Legaret, maire de Paris 1, fidèle soutien de la liberté en Iran, a également pris la parole: « La France ne doit pas, ne peut pas recevoir Rohani. La patrie des droits de l’homme n’a rien à faire avec un dictateur, un tortionnaire qui maintient son régime par un système de terreur. Terreur mentale, terreur physique auquel vient s’ajouter aujourd’hui la menace pour l’humanité de la terreur nucléaire. Nous devons absolument nous mobiliser. La France a bien entendu des intérêts économiques et commerciaux à défendre à l’échelle du monde, cela va de soi. Mais on ne doit pas traiter avec des gens indignes. On ne doit pas traiter avec ceux qui assassinent. On ne doit pas traiter avec ceux qui sont condamnés par Amnesty International et par les instances internationales. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé un appel auprès des élus français pour que le gouvernement intervienne et que ce régime soit condamné, subisse l’opprobre qu’il mérite. Non à ce système indigne, ignoble, inhumain ! Oui à la mobilisation de tous les résistants qu’ils soient d’Iran, de France, contre le totalitarisme et contre la terreur. »
Gérard Lauton, représentant le syndicat de l’enseignement supérieur SNESUP, est aussi venu témoigner de sa solidarité : « Depuis 2016, la capacité de nuisance du régime des mollahs s’est accrue. Elle s’est manifestée sur trois points essentiels auxquels est très sensible la communauté universitaire française :
– Tout d’abord, le tableau scandaleux des violations des droits humains avec des exécutions par centaines ; la répression contre les acteurs de la culture, les syndicalistes, les détenus soumis à des traitements cruels ; les mesures oppressives contre les femmes. On a aussi appris une série de révélations sur la réalité du massacre, décidé au plus haut niveau, de plus de 30.000 prisonniers en 1988.
– En second lieu, ce régime est aussi un fléau pour l’environnement : les mollahs se sont en effet approprié une part déterminante de l’appareil productif, et ils le gèrent au mépris des normes environnementales et des populations exposées aux risques qui en découlent (dégradations de l’eau, de l’air, des sites naturels, gabegie de matières premières).
– Enfin, ce régime est fauteur de guerre à l’échelle régionale et mondiale.
Votre combat pour un Iran libre est celui de tous les militants de la Liberté en France et dans le monde. »
Alejo Vidal-Quadras, ancien vice-président du parlement européen, a lui aussi dénoncé les ravages commis par les mollahs en Iran. Il a cependant apporté une belle touche d’espoir: « Non seulement le peuple iranien et les peuples de la région n’ont pas été épargnés, mais même la nature souffre aujourd’hui de ce régime. Il cache au monde qu’il a provoqué la sécheresse des cours d’eau, des lacs intérieurs et de l’Iran en général en détournant des rivières, en construisant des barrages là où il ne fallait pas, pour que les industries militaires des gardiens de la révolution, les usines à leur profit, et les exploitations agricoles du guide suprême et des fondations religieuses soient prospères au détriment du peuple et de régions entières de l’Iran. Cependant, contrairement à d’autres pays, l’Iran à la chance d’être doté d’une alternative démocratique sous la direction, d’une personnalité de la qualité humaine et politique de la présidente du Conseil national de la résistance iranienne, Maryam Radjavi. C’est une voix de sagesse qu’il faudrait écouter si on veut sortir du chaos engendré par les mollahs iraniens, Al-Qaïda et Daech. Il faudrait que dans l’intérêt de nos nations, dans l’intérêt du monde, on se place du côté du peuple iranien et de sa Résistance. »
Maryam Radjavi, dirigeante de l’opposition iranienne, a envoyé un message : « Sauver les droits humains et l’environnement en Iran dépend du changement de régime », a-t-elle affirmé. « Le régime clérical et son corps des pasdaran détruisent continuellement les capacités environnementales de l’Iran pour leurs plans militaires et sécuritaires, leur programme de missiles et leurs objectifs malveillants. Pour contenir les crises intérieures et leur propre instabilité, ils ont recours à la guerre et au massacre des peuples de la région. Par conséquent, l’exigence urgente des Iraniens de faire tomber la dictature religieuse vise non seulement à rétablir la liberté, les droits humains, la justice et l’environnement en Iran, mais elle est aussi essentielle à la paix et à la sécurité dans la région et dans le monde. »
Elle a exhorté la communauté internationale à conditionner ses relations et ses échanges avec le régime iranien à l’arrêt de la torture et des exécutions en Iran, et à prendre des mesures contraignantes pour mettre fin au programme de missiles du régime et expulser les pasdaran et leurs milices des pays de la région. Elle a également appelé à la reconnaissance de l’aspiration et de la volonté du peuple iranien de changer de régime.