Des milliers d'ouvriers ont manifesté mardi matin à Téhéran contre une éventuelle modification de la loi du travail, qui supprimerait selon eux des droits importants, ainsi que contre des retards de salaires, a rapporté l'agence Isna.
Les ouvriers, venus de plusieurs villes du pays, se sont rassemblés à la tombe de Khomeiny, situé juste au sud de la capitale.
Le gouvernement a préparé une réforme de la loi du travail qui, selon ses organisations de travailleurs, supprime la protection dont bénéficient les ouvriers.
Selon elles, la réforme permet notamment des licenciements massifs. En général, les tribunaux de travail se prononcent en faveur des ouvriers et obligent les employeurs à les réintégrer.
Des manifestations identiques ont eu lieu dans plusieurs villes du pays.
A Téhéran, les ouvriers ont également protesté contre leurs conditions salariales.
"500 unités de production en crise = 5 millions de personnes affamées", pouvait-on lire sur une pancarte.
Alireza Mahjoub, qui dirige la Maison du travail, principal syndicat gouvernementale des ouvriers, a tenté de calmer les manifestants qui lançaient des slogans hostiles, réclamant notamment la démission du ministre du travail, Mohammad Jahromi.
"Cela fait 17 mois que je n'ai pas touché de salaire", a déclaré un ouvrier d'une usine électrique de Qazvin à l'agence Isna.
"Si le gouvernement ne retire pas son projet de réforme de la loi, nous allons continuer nos manifestations", a prévenu M. Mahjoub.
"Au lieu de défendre les ouvriers, les organes gouvernementaux protégent les patrons", a ajouté M. Mahjoub.
"Vous travaillez dans des unités de production qui sont en crise depuis longtemps et certains d'entre vous n'ont pas été payés depuis des mois, mais malheureusement nous n'avons aucune tribune pour défendre les droits des ouvriers", a-t-il affirmé encore.
L'Iran compte quelque 3 millions de chômeurs et l'inflation a atteint en novembre 16%. Selon de nombreux économistes, la hausse des prix pourrait dépasser les 20% cette année.
(avec AFP)