CSDHI – Aucune information n’est disponible sur l’état et le lieu de détention de deux femmes Ahwazies qui ont été arrêtées pendant les manifestations à Ahwaz dans le sud-ouest de l’Iran, contre la discrimination ethnique et les insultes proférées par les autorités contre la minorité arabe du pays.
Ezzat Ka’abi et Nadia Mohammadi-Pour, toutes deux natives d’Ahwaz, ont été arrêtées, il y a vingt jours et emmenées dans un lieu inconnu.
Leurs familles ont multiplié leurs efforts pour les localiser en se rendant dans divers bureaux du gouvernement, mais les autorités ont refusé de livrer la moindre information.
Le 30 mars, la ville d’Ahwaz, capitale de la province du Khouzistan, a manifesté son mécontentement lors de protestations contre la marginalisation des Iraniens de la minorité arabe par les autorités iraniennes et leurs efforts pour effacer leur identité arabe.
Très vite, d’autres villes de cette région, y compris Abadan, Mahchahr, Hamidiyeh et Sheyban ont rejoint les manifestations.
Les forces de sécurité ont réagi violemment avec une première vague d’arrestation d’au moins 26 manifestants, dont trois femmes, qui sera suivi de centaines d’autres.
Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré que la police tiraient dans tous les sens et procédait à des arrestations en tirant tous azimuts.
Le nombre de détenus est estimé à au moins 400 personnes, voire plus de 500. Au moins 15 enfants de 11 à 15 ans font partie des personnes arrêtées.Des parents et proches ont également été arrêtés lorsqu’ils se sont adressés au service de renseignements des pasdarans pour avoir des nouvelles des leurs.
Les rapports indiquent que des centaines d’activistes arabo-iraniens d’Ahwaz soupçonnés d’avoir joué un rôle dans la mobilisation des manifestations locales qui avaient déjà milités pour les droits ou avaient été détenus pour leur activisme pacifique, ont été arrêtés lors de raids effectués à leur domicile, tard le soir ou tôt le matin.
Les autorités iraniennes n’ont pas donné les raisons des arrestations ni révélé l’état et l’endroit où se trouvaient les détenus, ce qui les expose à un risque accru de torture et de mauvais traitements.
Certaines organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude quant aux tortures qu’ont subies les personnes arrêtées car des rapports de décès suspects coïncidaient avec les arrestations massives faites dans la province de cette minorité arabe-iranienne.
Au mois d’avril, au moins trois cadavres ont été découverts dans la province du Khouzistan. Les médias officiels n’ont pas encore rapporté de nouvelles au sujet des morts.
Source : les droits de l’homme e Iran