CSDHI – Une cour d’appel iranienne a confirmé la peine d’un an de prison prononcée à l’encontre de Kiumars Eslami pour ses activités séparatistes « panturques », selon un verdict rendu le 22 novembre 2018, dont une copie a été examinée par le Centre pour les droits de l’homme en Iran (CDHI).
Le procès préliminaire a eu lieu le 16 juillet 2018 devant la branche 102 du tribunal pénal de la ville de Parsabad, présidée par le juge Firouz Farahani, sans la présence d’un avocat, qui a été refusé à Eslami tout au long du processus judiciaire.
Âgé de 27 ans, originaire de Parsabad, dans la province d’Ardabil, à l’ouest de Téhéran, il a été accusé d’avoir utilisé le terme « Sud de l’Azerbaïdjan » pour désigner les provinces de l’est et de l’ouest de l’Azerbaïdjan.
Selon l’acte d’accusation, Eslami est un chef séparatiste dont les activités visent à créer des tensions ethniques.
Les Azéris parlant le turc sont principalement concentrés dans l’est et l’ouest de l’Azerbaïdjan iranien ainsi que dans les provinces d’Ardabil. Les autorités iraniennes ont régulièrement exagéré les motivations des militants des droits civiques azéris défendant leurs droits humains et civils, y compris le droit d’enseigner leur langue maternelle dans les écoles publiques.
Eslami figurait parmi plusieurs personnes arrêtées le 5 juillet 2018 lors d’une célébration annuelle au Fort de Babak, qui serait le bastion historique de Babak Khorramdin, un rebelle du 9ème siècle qui s’est battu contre les dirigeants islamiques.
Eslami a entamé une grève de la faim d’une semaine alors qu’il était en détention pour protester contre les sévices qu’il a subis lors des interrogatoires. Il a été libéré sous caution le 9 août, selon une source proche du militant qui aurait parlé au CDHI sous couvert d’anonymat.
Le verdict final, signé par les juges de la cour d’appel, Balal Mozaffari et Marhamat Shahbazzadeh, énonce : « L’appelant n’a fourni aucune nouvelle preuve pour écarter les accusations, pas plus qu’il n’a présenté de défense convaincante pour expliquer ses déclarations ainsi que les informations trouvées sur son téléphone et son ordinateur ».
Source : Centre pour les droits de l’homme en Iran