CSDHI – À l’approche du Nouvel An persan, fin mars, le Président iranien a récemment présenté au Parlement le projet de loi sur le budget iranien pour 2019.
Bien que les détails du projet de loi budgétaire iranien, présenté au Parlement le 25 décembre, n’aient pas encore été rendus publics, il est évident qu’il a provoqué la colère des ministres, des responsables et des parlementaires iraniens.
À tel point que le ministre iranien de la santé a récemment démissionné à cause de ce qu’il a appelé une diminution du budget du pays pour la santé et l’hygiène.
L’agence de presse Tasnim, affiliée aux pasdarans, a également révélé aujourd’hui que certaines sociétés gouvernementales recevaient des milliards de tomans sans aucune obligation de rendre compte de leurs dépenses.
« Il est intéressant pour les gens de savoir que certaines entreprises, qui sont comme la cour (secrète) du gouvernement, reçoivent quelques milliers de milliards alors que leurs rapports financiers sont secrets et confidentiels », a écrit Tasnim.
L’agence de presse a annoncé que le budget alloué à la société iranienne de raffinage et de distribution du pétrole s’élevait à 64 milliards d’euros, soit environ les trois quarts du budget total iranien.
« Tandis que le budget total de protection sociale du pays pour 80 millions d’Iraniens est d’environ 23 milliards d’euos, ce qui représente environ un tiers du budget alloué à la Société iranienne de raffinage et de distribution du pétrole », a écrit Tasnim.
Les pasdarans augmentent leur budget
Le budget proposé pour les pasdarans, chargés de la répression intérieure et du terrorisme à l’étranger, s’élève à plus de 5 milliards d’euros, ce qui représente une augmentation de 25 % par rapport à l’année dernière.
Les forces paramilitaires Basij, méprisées parmi les iraniens ordinaires pour leur rôle dans la répression des manifestations et de la dissidence, voient leur budget augmenter de 2 %, avec plus de 270 000 euros.
Le budget total alloué aux institutions culturelles et religieuses iraniennes est d’environ 1 milliards d’euros, soit 13 fois plus que ce qui a été alloué à l’environnement en Iran, malgré les crises environnementales récentes.
Ressources irréalistes du budget iranien
Le gouvernement Rohani a déclaré que le nouveau budget reposait sur les revenus pétroliers de l’Iran, qui reposent sur une exportation de 1,5 million de barils de pétrole par jour. Et ce, tandis que le régime exporte actuellement 1 million de barils par jour.
Ressources du budget iranien pour 2019
Les experts estiment que, même avec les perspectives les plus optimistes, l’Iran ne pourra exporter que 500 000 barils par jour au cours de la prochaine année perse.
Même si l’Iran peut vendre son pétrole, il ne pourra pas percevoir de recettes en devises à cause des sanctions, et la plupart des transactions du régime seront basées sur un programme « pétrole contre nourriture ».
Dans un autre rapport publié le 6 janvier 2019, Tasnim a écrit que la France avait cessé ses importations de pétrole depuis l’Iran, en septembre.
Les chiffres du budget officiel iranien ne sont pas très fiables, notamment en ce qui concerne les activités militaires et de renseignement. Étant donné le manque de transparence générale, l’argent provenant de diverses sources peut être affecté à des activités secrètes, comme par le passé.
Lors de la présentation du projet de loi au parlement, M. Rohani a déclaré que d’autres sources pourraient être ajoutées au budget, ce qui pourrait être une référence voilée pour retirer des fonds de l’épargne de l’Iran.
Tous les éléments du projet de loi budgétaire pourraient faire l’objet de modifications ou d’amendements au cours des prochaines semaines.
Source : Iran News Wire