CSDHI – Le taux de chômage de l’Iran indique que les diplômés universitaires représentent le plus grand nombre de chômeurs au pays. Le nombre de diplômés universitaires au chômage à l’automne 2018 est passé de 37 % à 40 %.
L’agence de presse officielle Tasnim, affiliée aux pasdarans (IRGC), a cité Omid Ali Parsa : « Le taux de chômage parmi nos diplômés universitaires a augmenté. 40,5 % des chômeurs sont des diplômés universitaires ».
Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), si le taux de chômage des jeunes d’un pays est plus du double du taux de chômage général, le pays est confronté à une crise en termes de chômage.
Le ralentissement croissant de l’économie iranienne a entraîné une crise économique et sociale de plus en plus grave qui se traduit par des taux de chômage, de pauvreté et d’inégalités sans précédent.
Le 23 octobre, l’agence de presse officielle ILNA a publié un rapport citant un membre du conseil d’opportunité iranien selon lequel « près de 70 % des usines, des ateliers et des mines du pays sont en faillite ou ont été fermés ».
La catastrophe économique, principalement liée à quatre décennies de mauvaise gestion économique, a pris des proportions si stupéfiantes que les responsables iraniens considèrent à présent que c’est l’un des principaux problèmes de sécurité nationale auxquels le régime iranien est confronté.
Le 26 septembre, le journal gouvernemental Etelaat écrivait : « En guise d’avertissement aux décideurs politiques, il convient de prêter attention au fait que si la situation économique du pays a été la principale force motrice des récentes manifestations ; si les manifestations sont analysées comme une réaction à une inflation de 10 % et à un taux de chômage de 12 %, il est inconcevable de voir à quel point les réactions seraient dures si le taux d’inflation atteignait des multiples de dix et s’accompagnait d’une double crise bancaire et monétaire, auxquelles s’ajoutaient des augmentations extrêmes du taux de chômage. Par conséquent, les décideurs devraient faire attention au fait que la récente tourmente économique, pour laquelle rien n’a été fait pour la contenir en dépit des avertissements continus des experts économiques, peut avoir diverses conséquences ».
Un autre exemple des préoccupations croissantes du régime iranien concernant la situation économique est la récente déclaration du centre de recherche parlementaire à l’agence de presse Mehr, le 2 septembre.
Officiellement connu sous le nom de Centre de recherche de l’Assemblée législative islamique, le centre a accès aux informations classifiées du ministère des affaires étrangères, du ministère du renseignement et du ministère de la défense iranien et travaille principalement pour les membres du parlement iranien, leurs comités et leur personnel.
Avoir accès à des informations classifiées en Iran, compte tenu du caractère secret et opaque du pays et de son système politique, constitue un privilège qui permet de créer des rapports scientifiques crédibles sur la situation socio-économique du pays.
Après s’être inquiété de la crise du chômage profondément enracinée, le centre de recherche du parlement iranien a déclaré : « Compte tenu du taux de chômage des jeunes, des femmes et des diplômés universitaires dans différentes provinces, le souvenir des manifestations de l’hiver 2017-2018 révèle la nécessité de l’évolution de la trajectoire économique de l’Iran plus que jamais auparavant ».
Le centre juge l’augmentation du taux de chômage de plus de 15 % très alarmante et rappelle que « le taux de chômage des femmes âgées de 15 à 29 ans dans les provinces du Kurdistan, de Kerman, d’Ardebil et de Kermanshah est supérieur à 84, 79, 78 et 76 % (respectivement) ».
L’examen de certains commentaires récents de responsables iraniens est plus que révélateur.
Le 14 septembre, des médias iraniens ont rapporté les propos de Masoumeh Aghapuralishahi, députée iranienne et membre du conseil d’administration de la commission économique : « Nous sommes au-delà de l’inondation de chômage. Je prédis que d’ici la fin octobre, il y aura un tsunami de chômage. Nous avons tellement mis la pression sur les fabricants à différents niveaux, y compris lors de l’approvisionnement en matières premières, que le cycle de production est confronté à des problèmes ».
« En faisant cela, au lieu d’une économie islamique, une kleptocratie est mise en place », a-t-elle ajouté.
Le 29 septembre, le site Web de Tejarat Farda a écrit : « Le tsunami du chômage est survenu dans l’économie iranienne il y a assez longtemps et la situation économique plus complexe de ce mois-ci vient de le révéler plus clairement ».
Le 29 août, l’agence de presse ISNA a cité le chef du groupe parlementaire « Kar » (qui signifie « le travail ») : « Actuellement, en Iran, une personne sur six travaille. Près de 20 millions de jeunes âgés de 15 à 29 ans sont au chômage. Les taux de chômage des hommes et des femmes âgés de 15 à 29 ans sont de 21 et 40 % (respectivement) ».
Source : Les Droits de l’homme en Iran