CSDHI – L’ancien prisonnier politique Ali (Amir) Amirgholi est maintenant le quatrième journaliste travaillant pour le site d’actualités indépendant Gam, à avoir été arrêté en Iran ces dernières semaines.
Une source connaissant son affaire a déclaré au Centre pour les droits de l’homme en Iran (CDHI) le 16 janvier 2019, qu’une personne se faisant passer pour Amirgholi avait contacté son père après sa détention.
« Nous n’avions pas eu de ses nouvelles depuis deux jours », a déclaré la source qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité. « Nous sommes allés chez lui à Babolsar (dans le nord de l’Iran) mais il n’était pas là ».
La source a ajouté, après l’arrestation d’Amirgholi, qu’une personne avait envoyé des messages depuis son compte WhatsApp à son père, affirmant qu’il se trouvait chez son ami à Lahijan et qu’il allait bien.
« Mais ensuite, les parents et amis d’Amirgholi ont remarqué que ses réponses sur WhatsApp n’avaient aucun sens et qu’il semblait qu’il ne les avait pas écrits », a ajouté la source. « Nous nous sommes de plus en plus inquiétés quand il n’a pas répondu aux appels répétés et finalement son téléphone s’est éteint ».
Les proches du journaliste se sont également rendus au domicile de son ami à Lahijan et ils ont confirmé qu’il n’était pas là lors de l’envoi des messages. La source a ajouté qu’avant l’arrestation d’Amirgholi, des agents de la sécurité se sont rendus à deux reprises chez lui et sont partis car ils ne l’y ont pas trouvé.
La source a ajouté qu’Amirgholi souffrait de diabète et que cela pourrait avoir de graves conséquences sur sa santé s’il manquait de ses doses habituelles de médicaments.
Trois autres journalistes travaillant pour le média ont été arrêtés depuis décembre 2018.
La journaliste Asal Mohammadi a été arrêtée à Téhéran, le 4 décembre 2018 et inculpée pour ses reportages sur des manifestations contre les droits des travailleurs dans la province du Khouzistan. Elle a été libérée sous caution le 5 janvier.
Le 9 janvier 2019, le rédacteur en chef de Gam, Amirhossein Mohammadifar, ainsi que son collègue et son épouse Sanaz Allahyari, ont été arrêtés par des agents du ministère du renseignement. Ils sont toujours en détention.
On ignore quand Amirgholi a été arrêté, mais il a disparu le 15 janvier 2019, selon un message sur la chaîne de Gam sur l’application de messagerie Telegram.
En mai 2017, Amirgholi a été libéré de prison en Iran après avoir purgé deux ans et demi de prison pour « insulte au sacré », « insulte au Guide suprême », « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale », « trouble de l’ordre public » et « propagande contre l’Etat ».
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran