CSDHI – Femmes iraniennes chantant sans voile dans le métro de Téhéran, en signe de protestation. 8 mars 2018
N’ayant pas réussi à contenir l’opposition croissante du public à l’application obligatoire du hijab par des arrestations et de lourdes peines de prison, la police de la République islamique est sur le point de mettre en œuvre un nouveau plan.
Le nouveau plan, baptisé « Watch 2 », sera appliqué à partir de la semaine prochaine (à compter du samedi 7 septembre), a déclaré le chef de la police adjoint, Ayyoub Soleimani.
Sur la base du nouveau plan, des agents de police seront déployés dans des lieux publics, notamment des supermarchés et des plages, pour « avertir verbalement » les femmes considérées comme portant de manière incorrect le hijab.
Au cours des derniers mois, la police du pays a tenté de mettre en œuvre un autre plan, baptisé « Watch 1 », pour réprimer les femmes qui ne respectent pas le voile obligatoire et le code vestimentaire islamique quand elles conduisent leur voiture.
« Watch 1 » a rempli ses missions jusqu’à 80 % dans les provinces et entre 40 % et 50 % dans la capitale, Téhéran », a déclaré le général Soleimani du Corps des gardiens de la révolution islamique (les pasdarans).
Selon « Watch 1 », si une femme est aperçue avec un « hijab desserré » au volant ou à bord d’un véhicule, la police envoie un message texte à la propriétaire du véhicule, lui donnant 72 heures pour se présenter au siège de la police de la moralité et de s’engager par écrit à ne jamais répéter l’infraction.
Si une propriétaire avertie ignore l’engagement écrit, le véhicule sera retenu pendant une semaine. Et si l’infraction se répète une troisième fois, la police confisquera le véhicule et présentera la propriétaire devant la justice.
Pourquoi les extrémistes iraniens resserrent-ils l’application du hijab ?
Plus tôt le 17 juillet, le chef de la police de la République islamique, le général Hossein Ashtari, avait affirmé que depuis l’application du plan « Watch 1 », 300 000 SMS avaient été envoyés aux propriétaires de véhicules qui avaient enfreint la loi sur le hijab obligatoire.
Cependant, seulement la moitié des personnes prévenues se souciaient de se rendre au siège de la police de la moralité, a admis Ashtari à l’époque.
Entre-temps, le chef de la police adjoint a annoncé qu’un autre plan, appelé « Watch 3 », contrôlerait les usines et magasins de vêtements pour femmes pour les empêcher de confectionner ou de vendre des robes « non islamiques ».
Les femmes iraniennes luttent contre le voile obligatoire depuis 1980, presque immédiatement après la révolution islamique qui a conduit à la chute du dernier monarque iranien, Shah Mohammad Reza Pahlavi.
La lutte a pris de l’ampleur en décembre 2017 lorsqu’une femme a grimpé au sommet d’une case utilitaire dans la rue Enqelab (Révolution) de Téhéran, enlevant son foulard et l’agitant au bout d’un bâton.
Bientôt, des dizaines d’autres ont suivi les traces de la « Fille de la révolution » dans le pays, quelles qu’en soient les conséquences.
Néanmoins, le Guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, a recommandé aux responsables de l’application des lois d’ignorer « l’opposition de certains individus et du battage médiatique » et de faire respecter le code vestimentaire islamique.
Source : Radio Farda