CSDHI – Isa Kalantari, chef du Département de l’environnement de la République islamique et vice-président du régime d’Iran, a averti les dirigeants de son pays que la crise de l’eau en Iran était « beaucoup plus grave » que ce qui avait été précédemment prévu. « Il n’y aura plus d’eau en Iran d’ici moins de cinquante ans ».
Auparavant, dans une interview avec l’agence de presse officielle Iran Labour Agency (ILNA), Kalantari avait prévenu que plus de 70 % de la population iranienne était confrontée à une pénurie d’eau – le volume de consommation par personne a dépassé le seuil critique.
Ces dernières années, les autorités de la République islamique ont été à plusieurs reprises mises en garde contre les pénuries d’eau. Le directeur du Centre d’études sur le désert iranien, Parviz Kardovani, un professeur d’université réputé pour être le père de la « géologie » iranienne, parle de la crise de l’eau en Iran depuis plus de dix ans. « De vastes zones de l’Iran seront sur la bonne voie d’une grave pénurie d’eau dans cinquante ans », a averti Kardovani, il y a plusieurs années. « En raison d’une consommation d’eau excessive, le plateau central iranien sera confronté à une crise de l’eau d’ici un demi-siècle ».
Selon M. Kardavani, les principales causes de la crise imminente sont les activités humaines, telles que la mauvaise gestion des ressources et le développement urbain. Il accuse la « construction de barrages excessifs aux mauvais endroits », qi ont aggravé la crise de l’eau en Iran.
Il a estimé : « Misérables seront ceux qui naîtront dans cinquante ans ; il n’y aura alors plus de ressources en eau de surface ou souterraines dans le pays », tout en notant que la catastrophe pourrait se produire encore plus tôt.
Plus alarmant encore, Kalantari décrit les remarques de Kardavani comme « trop optimistes », affirmant que « l’Iran se retrouvera sans eau bien avant cinquante années ». Le chef du DoE met en garde : « Arrêtez de répéter Shibboleth, et de dire que notre pays est grand ! Nos ressources sont limitées ». Il a fait écho aux avertissements d’autres experts, « la civilisation de l’Iran vieille de 8 000 ans sera détruite si le niveau de notre consommation d’eau n’est pas réduit ».
Kalantari a également discuté de la question de la migration massive. « Si la consommation d’eau pour l’agriculture reste à ce niveau, en moins de 25 ans, les régions de l’est et du sud de l’Iran seront complètement désertes et 50 millions de personnes devront émigrer », a-t-il déclaré.
En même temps que le nouvel an iranien, qui a commencé le 21 mars, des manifestations ont éclaté à travers l’Iran à cause de la pénurie d’eau. La question est devenue une préoccupation politique croissante en raison d’une sécheresse majeure qui, selon les analystes, a été exacerbée par la mauvaise gestion. Selon Abdor-Reza Rahmani Fazli, ministre de l’Intérieur, il y a eu au moins vingt manifestations de protestation qui ont eu lieu en raison de la pénurie d’eau au cours des cinq derniers mois en Iran. Cependant, le Guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, accuse les « ennemis étrangers » de tous ces soulèvements.
Il est vraiment ironique de constater que l’eau puisse s’épuiser plus vite que les réserves de pétrole en Iran.
Source : Les droits de l’homme en Iran