CSDHI – L’indice de perception de la corruption de 2017 de Transparency International classe l’Iran au 130ème rang sur 180 pays.

Alors que de nombreux responsables et institutions iraniens ont été mis en accusation devant des tribunaux pour d’importantes affaires de corruption, le président iranien Hassan Rouhani a critiqué, dans un discours prononcé le 11 novembre 2019 à Yazd en Iran, le manque d’inspections et d’enquêtes des personnes et des institutions impliquées dans ces affaires.

Sans nommer qui que ce soit nommément, Rouhani a attaqué des personnes proches du Guide suprême de l’Iran avec l’expression « Grands joueurs » dans les querelles internes qui se déroulent quotidiennement dans ce régime.

Au cours des six dernières années, de nombreux cas de corruption ont été révélés concernant des membres de l’ancien et l’actuel gouvernements iraniens, anciens ou actuels, alors que certains d’entre eux ont abouti à l’arrestation de personnes proches de l’ancien président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, qui était le sixième président iranien. Mais le pouvoir judiciaire proche du Guide suprême n’a pas agi.

Rouhani a également déclaré lors d’une réunion du Cabinet au début du mois de novembre : « Demain, je dirai qui a fermé les portes du pays. » Il a en outre menacé à Yazd que, s’ils n’expliquaient pas ce qui était arrivé à l’argent et où il était allé, il « annoncerait ces chiffres, fait par fait, dans différentes provinces. »

Les gardiens de la révolution iraniens (ou pasdarans), qui jouent le rôle principal dans la majeure partie de la corruption en Iran et se sont approprié l’économie iranienne, n’ont de comptes à rendre à personne. Cette organisation agit sous le contrôle direct du Guide suprême de l’Iran.

Les années précédentes, les États-Unis avaient critiqué la corruption des responsables iraniens et l’avaient présentée comme la cause principale de tous les problèmes économiques de l’Iran. Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a récemment déclaré dans un tweet que des responsables iraniens sont impliqués dans des affaires de corruption au lieu d’aider la population.

La question est de savoir pourquoi Rouhani attaque l’autre faction – n’est-ce pas un jeu pour divertir le peuple ?

La réponse est non. La vérité, c’est que les problèmes du gouvernement iranien s’aggravent, en particulier après le durcissement des sanctions. Les coffres du gouvernement sont vides, car ce gouvernement investit des sommes considérables en Syrie, en Irak et au Liban.

Et comme le montrent les événements survenus ces derniers jours en Irak, ce gouvernement pagaie pour contrôler la situation en Irak. Pour cela, ce gouvernement a besoin d’argent – de l’argent qui appartient au peuple iranien.

Le résultat est que Rouhani est obligé de confesser la corruption devant la population dans l’espoir de réduire les demandes justes de la population et d’empêcher tout soulèvement potentiel.

Mais cela se ferait aux dépens du gouvernement iranien, car la réalité est qu’il n’existe aucune faction au sein de ce gouvernement et qu’ils sont tous unis dans le détournement de fonds nationaux. La plupart des gens vivent sous le seuil de la pauvreté et le résultat de telles confessions est un mécontentement qui s’accroît.

Source : Iran Focus