CSDHI – Vendredi 15 novembre, l’Iran a été le théatre de manifestations de milliers d’Iraniens qui sont descendus dans la rue en réponse à l’annonce par le régime que les prix du carburant allaient considérablement augmenter.
Depuis lors, les manifestations se sont étendues et se sont transformées en soulèvement, le plus important depuis que le régime a pris le pouvoir il y a quatre décennies. Ce qui a commencé comme une protestation pour un problème économique spécifique s’est transformé en (encore un) appel à un changement de régime. Par la suite, le régime a fermé les services Internet.
Après le rétablissement de la connexion Internet en Iran, l’Organisation des moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK) reçoit des informations quotidiennes de jeunes qui ont participé aux manifestations.
Ce qui suit sont les informations d’un membre des unités de résistance de l’OMPI à Behbahan (province du Khouzistan en Iran).
Le samedi matin 16 novembre 2019, je suis sorti et j’ai rejoint des gens qui s’étaient rassemblés devant la banque Meli. Une grande foule était présente. Les gens scandaient « A bas Khamenei ». Les forces répressives ont commencé à lancer des pierres, des gaz lacrymogènes et ont ouvert le feu sur les manifestants. À 11 h 30, plus de 3 000 personnes de différentes classes de la société manifestaient devant la banque Meli. Les commerçants, les agriculteurs, les étudiants et même les pauvres et les chômeurs étaient là.
Lorsque les forces répressives ont commencé à ouvrir le feu, les gens étaient très en colère. À midi, la Bank Meli, qui est la plus ancienne banque d’État à plusieurs étages de Behbahan, a été incendiée par des manifestants en colère. »
Ces banques avaient bloqué l’argent et les revenus de la population pendant plusieurs mois et années et sont aux mains des Gardiens de la Révolution, les pasdarans.
« Tout le monde a scandé pour le renversement du régime. Certaines femmes ont apporté de l’eau aux manifestants. L’unité entre les gens était énorme. Les forces répressives se rapprochaient des manifestants et scandaient « A bas Khamenei ». Avec leur grande résistance, ils scandaient « A bas Khamenei. » Il y avait tellement de monde. C’était comme si tous les habitants de Behbahan était dans la rue.
Les forces répressives ont ouvert le feu. Il y a eu des affrontements entre les manifestants et les forces répressives près du pont Shahrbani et beaucoup y ont été abattus. Les blessés ont été amenés au domicile des gens.
La maison du martyr Farzad Ansari était proche du pont. Il était constructeur de céramique. Il est rentré du travail, a changé de vêtements et a rejoint le peuple. Un tireur d’élite est allé sur un toit et a commencé à tirer sur les gens. Farzad a reçu une balle dans le visage. Ils ont également tiré sur Mahmoud Dashtinia qui faisait partie de la foule. Son frère Mehrad a couru vers lui et a crié « frère, frère » ! À ce moment, Mehrdad a également reçu une balle dans l’œil. Il a beaucoup saigné et il est mort sur le coup.
J’étais là et je les ai vus.
Il y avait une autre fille. Elle était très courageuse et intelligente. Son nom était Fatemeh. Les pasdarans ont tenté de l’arrêter mais Fatemeh a été secourue par le peuple. Mais pas pour longtemps. Après Mehrdad Dashtinia, Fatemeh a reçu une balle dans la taille.
À Behbahan, il y a eu un grave conflit entre les manifestants et les forces du régime. Les forces répressives ont lancé tout ce qu’ils avaient entre les mains. Ils ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré sur les manifestants.
Les gens ont maudit les forces du Bassidj et les pasdarans du régime, mais aussi les dirigeants du régime. Tout le monde pense que les mollahs vont tomber.
Samedi soir, la garde spéciale d’Ahwaz a rejoint les forces du régime. Le lendemain, le régime a imposé la loi martiale. Des pasdarans masqués étaient présents à chaque mètre et avaient bloqué les entrées et les sorties de la ville.
Les arrestations se poursuivent. Chaque jour, ils arrêtent plusieurs personnes et les torturent pour obtenir des informations sur les autres.
Tout le monde chuchote, à bas Khamenei. Aujourd’hui même, un homme dans un café a déclaré que l’OMPI avait organisé une cérémonie au Canada pour les martyrs.
Les gens n’ont plus peur des balles et du sang. C’est comme s’ils attendaient une raison. Pour une explosion sociale. Tous les gens étaient comme des unités de résistance du MEK/OMPI.
Malgré le fait que les protestations semblent silencieuses, la situation est comme un feu sous les cendres. Je pense que c’est la dernière année du régime iranien.
Source : Stop au Fondamentalisme