CSDHI – Avec 586 nouveaux patients testés positifs pour le coronavirus (COVID-19), le 3 mars dernier, le nombre total de personnes atteintes du virus en Iran a atteint le chiffre de 2922, a annoncé mercredi 4 mars le ministère iranien de la santé.
Le 2 mars, les médias évoquaient le chiffre de 1500 cas infectés par le coronavirus.
Au moins 15 des nouveaux patients testés positifs pour le virus sont décédés. Le Dr Kianush Jahanpur, porte-parole du groupe de travail sur la lutte contre les virus, a ajouté que jusqu’à présent, 92 Iraniens sont morts des suites de l’épidémie.
Il a ajouté que jusqu’à présent, le traitement de 522 patients en quarantaine a été un succès, a rapporté l’agence de presse officielle, ISNA.
Les observateurs hors d’Iran, y compris les chercheurs aux États-Unis et en Europe, s’accordent à dire qu’après plusieurs jours de déni et de minimisation du nombre de personnes infectées par le virus, l’Iran a commencé à annoncer depuis mardi des chiffres plus réalistes qui donnent une idée plus précise de l’ampleur de l’épidémie. Toutefois, il est probable qu’il y ait un écart entre les chiffres réels et ce qui est annoncé.
Pendant au moins deux semaines, l’Iran n’a pas donné de chiffres et quand il l’a fait, il a commencé à annoncer des chiffres inhabituellement faibles alors que le public était au courant des décès et de la contagion étendue au moins dans les trois villes de Qom, Téhéran et Rasht.
Trois semaines après le début de l’épidémie, les derniers chiffres globaux publiés par le gouvernement iranien mardi matin n’incluaient toujours pas d’informations sur Qom, Téhéran et la province de Gilan.
En attendant, des informations indiquent qu’une délégation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) va se rendre en Iran afin d’évaluer la situation.
Les informations reçues de l’Iran indiquent toujours une grave pénurie de matériel médical, de masques hygiéniques et de désinfectants. Le gouvernement semble avoir renoncé à prêter attention aux coronavirus, le président Hassan Rouhani n’ayant pas beaucoup parlé de la situation dans ses remarques lors d’une réunion du cabinet mercredi matin.
Les photos de la réunion montrent que le vice-président Jahangiri et le ministre de l’industrie Reza Rahmani étaient absents. Il y a des informations sur l’hospitalisation de Rahmani dans une unité de soins intensifs après avoir été testé positif pour le virus, mais il n’y a toujours pas d’informations sur Jahangiri qui pourrait ou non être malade, mais certains utilisateurs de médias sociaux insistent sur le fait qu’il l’est.
Le président Rouhani était assis seul à la table d’honneur, et non pas flanqué de Jahangiri et de son chef de cabinet comme il est d’usage dans les réunions du cabinet.
Avant et après…La réunion du conseil suprême de coordination économique. Cette semaine, peu de personnes étaient présentes
Selon des informations d’ISNA publiées mercredi, la consommation d’eau en Iran a augmenté de 30 % en raison de la panique provoquée par l’épidémie et de l’obsession du bain et du lavage des mains.
Les autorités de Mashhad ont déclaré l’état d’alerte rouge mercredi matin, mais des ambiguïtés subsistent quant à savoir si la situation d’urgence s’applique également au sanctuaire de la ville qui attire des centaines de milliers de pèlerins à cette période de l’année.
Dans l’intervalle, des nouvelles concernant l’impact de l’épidémie sur l’économie iranienne ont été publiées dans la presse. Le journal Aftab Yazd a rapporté mardi que les frontières du pays sont fermées en raison de l’épidémie de coronavirus, ajoutant que la Turquie, l’Irak, l’Afghanistan, le Pakistan, le Turkménistan, l’Arménie et certains autres pays refusent d’accepter les produits et les marchandises iraniennes, jusqu’à nouvel ordre.
Entre-temps, les autorités d’Ispahan ont demandé aux touristes de ne pas visiter la ville. Selon les informations, les annulations de visites dans des villes comme Ispahan et Mashhad ont causé des centaines de milliards de rials de pertes aux hôtels et aux agences de voyage. Cette période de l’année, quelques semaines avant le Nouvel An iranien, est traditionnellement le pic du tourisme en Iran.
Auparavant, un reportage de Radio Farda avait parlé des pertes subies par au moins 40 % du secteur des services en Iran, y compris les hôtels, les restaurants et les commerces de détail, à la suite de l’épidémie.
Source : Radio Farda