Amnesty International, le 12 mars 2020 – Le Conseil des droits humains des Nations Unies a adopté le document final de l’Examen Périodique Universel (EPU) portant sur la République islamique d’Iran le 12 mars 2020 lors de sa 43ème session.
Ce qui suit est la déclaration d’Amnesty International sur les résultats avant l’adoption du rapport d’examen. La déclaration n’a pas été prononcée au cours de la session, car l’organisation a pris la décision de protéger son personnel contre la pandémie de COVID-19 et de veiller à ce qu’il contribue activement à minimiser la propagation du virus. Amnesty International a également contribué à la base d’information de l’examen de l’EPU par sa communication sur l’Iran.
DÉCLARATION ORALE
L’Iran continue d’interdire fortement les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion. En novembre 2019, une semaine après la tenue de la session d’EPU de l’Iran devant ce Conseil, les forces de sécurité iraniennes ont eu recours à un usage illégal de la force pour tuer plus de 300 manifestants et passants, dont des enfants, selon des informations crédibles reçues par Amnesty International.
Ils ont également blessé et arrêté arbitrairement des milliers d’autres.
Nous exhortons donc l’Iran à reconsidérer son rejet des recommandations visant à garantir les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion et à prendre des mesures immédiates pour protéger ces droits.
La torture et les autres mauvais traitements, notamment par le refus d’accorder des soins médicaux, sont répandus et commis en toute impunité. Nous nous félicitons que l’Iran ait accepté certaines recommandations visant à garantir aux prisonniers le droit de ne pas être soumis à la torture et l’accès à des soins médicaux adéquats et nous demandons instamment qu’elles soient rapidement mises en œuvre. Nous regrettons toutefois que l’Iran ait rejeté des recommandations concrètes visant à mettre fin à l’usage de la torture et à ratifier la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Étant donné la discrimination bien établie dont souffrent les femmes et les filles iraniennes, nous sommes également consternés par le rejet par l’Iran des recommandations de ratifier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Il y a des violations systématiques du droit à un procès équitable. Nous exhortons l’Iran à prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre les recommandations qu’il a acceptées afin de garantir le droit à un procès équitable, y compris l’accès à un conseil juridique librement choisi.
Les autorités continuent d’exécuter des individus âgés de moins de 18 ans au moment du crime. Nous exhortons l’Iran à reconsidérer son rejet des recommandations visant à abolir la peine de mort pour ces personnes.
Enfin, nous regrettons que les États n’aient pas recommandé de lutter contre les crimes contre l’humanité résultant des disparitions forcées actuelles résultant des exécutions extrajudiciaires secrètes de masse de 1988.
Nous rappelons avec une vive inquiétude que la dissimulation systématique du sort des victimes et du lieu où elles se trouvent, ainsi que la destruction des fosses communes censées contenir les restes des victimes, causent des douleurs et des souffrances aux familles des victimes.