CSDHI – Les familles en détresse des détenus de la prison de Sheiban se sont rassemblées samedi 9 mai 2020 devant les portes de l’établissement carcéral pour demander des nouvelles de leurs proches.
Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre la mère des prisonniers politiques Jaber et Mokhtar Alboshokeh, sanglotant et pleurant parmi les manifestants.
Jaber et Mokhtar Alboshokeh font partie des prisonniers qui ont été transférés dans un lieu inconnu les émeutes dans la prison, fin mars, à cause du refus des autorités de répondre aux préoccupations liées à la propagation du COVID-19 dans la prison.
Cela se produit après que des prisonniers aient manifesté fin mars pour protester contre l’incapacité des autorités à répondre aux préoccupations liées à la propagation de COVID-19 dans la prison.
Les autorités carcérales ont bandé les yeux de dizaines de prisonniers et les ont transférés vers un lieu inconnu, à la suite aux protestations. Les autorités ont refusé de révéler à leurs familles pendant deux semaines comment allaient les prisonniers et où ils se trouvaient.
La majorité a été renvoyée dans la section 5 de la prison de Sheiban le 13 avril après avoir été interrogée et torturée dans un centre de détention du ministère du renseignement à Ahwaz.
Selon des informations, au moins 75 détenus actuellement détenus dans la section 5 de la prison de Sheiban font l’objet de nouvelles poursuites pénales en relation avec les manifestations.
Les autorités de la prison de Sheiban ont demandé aux prisonniers de payer une compensation pour les propriétés détruites et brûlées lors des protestations.
Dans une lettre adressée au chef du pouvoir judiciaire iranien, Ebrahim Raisi le 30 avril, Amnesty International a écrit : « Des dizaines de prisonniers arabes ahwazis dans la section 5 de la prison de Sheiban à Ahwaz, dans la province du Khouzistan, ont besoin de soins médicaux pour les blessures causées par des coups et des plombs tirés par les agents de la sécurité, lors de la violente répression des manifestations qui ont éclaté dans la prison le 31 mars 2020, en raison de l’incapacité des autorités à répondre aux préoccupations liées à la propagation du COVID-19 dans la prison. Parmi les prisonniers ayant besoin de soins médicaux, on compte le militant des droits des minorités Mohammad Ali Amouri, qui souffrirait de blessures à la poitrine et à la tête ; Abdolreza Obeidawi, qui souffrirait de complications gastro-intestinales résultant de coups à l’estomac et de la perte de la vue d’un œil en raison de blessures dues aux plombs ; et Abdolzahra (Zuhair) Heleichi, Abdulemam Zayeri, Sajad Deilami, Ali Ka’ab Umair, Jaber Alboshokeh et son frère Mokhtar Alboshokeh, qui souffriraient de plaies infestées. »
« Au moins sept prisonniers qui avaient été renvoyés à la prison de Sheiban au 13 avril, après avoir également été victimes de disparition forcée depuis le 31 mars, dont Jaber Alboshokeh, Mokhtar Alboshokeh, Ali Mojadam, Moieen Khanafereh, Jamil Heidary, Jasem Heidary et Abdolrazagh Obeidawi, sont depuis lors entassés dans une cellule destinée à l’isolement, sans pouvoir passer des appels téléphoniques réguliers. Des proches ont appris que les sept hommes ont entamé une grève de la faim le 23 avril », a ajouté Amnesty International.
Source : Iran HRM