CSDHI – La famille du prisonnier d’opinion Ali Mojadam, n’a pas eu de ses nouvelles depuis qu’il a entamé une grève de la faim le 23 avril à la prison de Sheiban d’Ahwaz, située dans la province du Khouzistan en Iran. Ali Mojadam a été placé en isolement cellulaire dans la section 5 après avoir rejoint les mutinieries provoquées par le refus des autorités de prendre des mesures contre le Covid-19 dans la prison.
Le prisonnier d’opinion de 38 ans s’est vu refuser tout contact régulier avec sa famille et son avocat.
Selon une source proche de la famille, Ali Mojadam n’a pas pu parler au téléphone avec sa famille depuis le 23 avril. Sa famille s’inquiète de son état de santé et ignore tout de son sort.
Des centaines de prisonniers de la prison de Sheiban se sont mutinés le 31 mars dernier, par peur de contracter le Covid-19 en raison d’absence de produits sanitaires, de tests, de mesures de prévention et de traitement et du refus des autorités de leur accorder une libération provisoire.
Plusieurs prisonniers ont été tués et blessés lors de la répression menée par les gardiens de prison.
Ali Mojadam faisait partie des blessés. Il a été emmené dans un lieu inconnu après la rébellion puis, il a été renvoyé à la section 5 de la prison quelques jours plus tard. Selon certaines sources, il a été torturé pendant cette période.
Les prisonniers de la section 5 ont dit à leurs familles que la plupart des détenus de leur section étaient blessés et faisaient face à de nouvelles accusations criminelles pour les manifestations carcérales.
La section 5 de la prison de Sheiban abriterait plus de 150 prisonniers détenus pour des raisons politiques, y compris des prisonniers de conscience.
Depuis le 31 mars, les responsables de la prison et des services du renseignement ont suspendu les visites des familles dans la prison et n’ont permis aux prisonniers d’appeler leur famille qu’une minute par jour.
Dans une lettre adressée au président de la Cour suprême du régime iranien, Ebrahim Raïssi, Amnesty International a écrit : « Un grand nombre de prisonniers arabes ahwazi de la prison de Sheiban, dans la province du Khouzistan, ont besoin de soins médicaux pour des blessures causées par des coups et des balles de métal tirés par les forces de sécurité le 31 mars lors des manifestations contre la propagation du Covid-19 dans la prison. Trois prisonniers, Hossein Silawi, Ali Khasraji et Naser Khafaji, sont toujours portés disparus. »
Amnesty International a déclaré qu’au moins sept autres prisonniers ont été entassés dans une cellule unique destinée à l’isolement et font une grève de la faim.
Le 9 mai, des familles se sont rassemblées devant la prison de Sheiban pour demander des nouvelles de leurs proches.
Source : Iran HRM