Des milliers d'étudiants iraniens ont manifesté dans une ville du nord-ouest du pays ce week-end contre le harcèlement sexuel présumé d'étudiantes par le vice-recteur de leur université, a rapporté le quotidien Etemad.
Environ 3.000 étudiants de Zanjan se sont réunis dans le complexe sportif de l'établissement samedi et dimanche en exigeant la démission du conseil de direction de l'université et des excuses du ministre de l'Education.
"Les étudiants sont entrés dans le bureau du vice-recteur et l'ont livré à la sécurité après avoir découvert qu'il essayait de harceler une étudiante", écrit le journal.
L'étudiante avait été convoquée par le responsable pour résoudre un problème avec la commission de bonne conduite, qui supervise les activités des étudiants.
Le recteur de l'Université est intervenu samedi soir pour lancer un appel au calme aux manifestants.
"Nous remercions les étudiants pour leur vigilance (…) nous les avons toujours soutenu pour extirper tout signe de corruption", a dit à cette occasion le recteur, Ali Reza Nadjaf.
Le vice-recteur avait tenté à plusieurs reprises de fermer la section locale de l'association des étudiants islamiques "au prétexte que ses membres avaient des problèmes de moralité et ne montraient pas un comportement islamique", selon le journal.
Les universités iraniennes sont régulièrement le théâtre d'une agitation sociale malgré des contrôles plus stricts des autorités depuis l'arrivée au pouvoir en 2005 du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.
En avril dernier, des étudiants de Tabriz (nord-ouest) ont manifesté pendant une semaine contre leurs conditions d'existence et 17 ont été hospitalisés après une grève de la faim.
De nombreux étudiants militants ont été détenus par le passé et trois ont été condamnés l'an dernier à des peines de prison sur l'accusation d'avoir publié des images anti-islamiques dans une publication estudiantine.
(AFP)