Iran Focus, 31 mai – Le colonel Hamid Reza Pourmand, colonel de la marine iranienne qui a été transféré il y a quelques jours de la prison d'Evine à Téhéran à celle de Bouchehr dans le sud-ouest de l'Iran pour y être jugé a retrouvé sa sinistre cellule dans la capitale.
Converti au christianisme, ce colonel a été arrêté pour apostasie et devait être jugé pour ce qui est un délit majeur aux yeux de la théocratie en place, passible de la peine de mort. Cependant par crainte des pressions internationales, le tribunal de Bouchehr a finalement écarté cette accusation.
Le colonel Pourvand avait été arrêté en août 2004 pour « atteinte à la sécurité nationale », une accusation fourre-tout où l'on retrouve pêle-mêle l'expression de la moindre opposition, ou le simple fait d'appartenir à une minorité ethnique ou religieuse. C'est parce qu'il avait assisté à une assemblée chrétienne dans la ville de Karadj (banlieue de Téhéran) qu'il avait été interpellé.
Lors de cette assemblée, les chrétiens souhaitaient choisir leur évêque et la direction de la communauté. Mais les autorités judiciaires ne l'entendaient pas de cette oreille, et ont organisé une descente de police qui a abouti à l'arrestation de tous les participants pour avoir « organisé un rassemblement politico-religieux sans l'autorisation du ministère de l'intérieur ». Tous les chrétiens qui avaient été raflés, ont été par la suite libérés, mais seul le colonel Pourmand avait été retenu, à cause de ses fonctions dans l'armée. Il avait alors été remis aux services de renseignements de l'armée.
La cour martiale l'avait d'abord condamné pour avoir participé dans une réunion de chrétiens et pour apostasie ; elle lui avait signifié que puisqu'il était officier de l'armée, il lui était interdit d'assister à des réunions de chrétiens. Mais dans son verdict, le tribunal militaire a inscrit que Hamid Reza Pourmand appartenait à un groupe politique illégal, alors qu'il avait simplement assisté à une réunion chrétienne.
Pour éviter les pressions internationales sur la discrimination religieuse, le pouvoir iranien a choisi de l'accuser d'un délit politique.
On retrouve de la même façon une autre victime des persécutions religieuses, avec Mehran Kossari, adepte de la religion bahaï qui partage une cellule avec des prisonniers politiques, accusé de prosélytisme. Il a été condamné à trois ans de prison.