à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières
OMCT, Genève, le 5 août 2009. L'Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) exprime sa plus vive préoccupation quant aux derniers évènements qui se sont déroulés dans le camp d'Ashraf, où résident 3500 membres des Moudjahidines du peuple iranien, un groupe d'opposition iranien,après que les forces de sécurité irakiennes eurent pénétré dans le camp avec des bulldozers, le 28 juillet dernier.
A l'heure où le président contesté d'Iran, M. Mahmoud Ahmadinejad, reçoit l'investiture du Majlis, la fragilité de son pouvoir le conduit à annihiler toute résistance – tant intérieure par des procès staliniens – qu'extérieure par l'élimination de ses opposants hors frontières.
En effet, une vague de répression violente s'est abattue sur l'Iran suite aux manifestations dans tout le pays pour contester le résultat officiel des élections présidentielles du 12 juin 2009. Des milliers de personnes, parmi lesquelles des journalistes, des opposants politiques, des étudiants et des défenseurs des droits de l'homme, ont été arrêtées et détenues arbitrairement, beaucoup d'entre elles au secret.L'OMCT est d'autant plus préoccupée qu'elle continue de recevoir des informations dénonçant l'usage systématique de la torture et autres formes de mauvais traitements à l'encontre de ces personnes détenues, y compris pour obtenir des confessions. L'OMCT a déjà appelé les autorités iraniennes, dans le cadre d'un communiqué en date du 9 juillet 2009, à cesser immédiatement ces pratiques et à garantir l'intégrité physique et psychologique des personnes détenues.
En Irak, les 3500 Moudjahidines du peuple qui, après avoir déposé les armes dès l'intervention américaine en Irak et avaient reçu des assurances quant à leur sécurité, se voient aujourd'hui non seulement menacés mais physiquement attaqués dans le camp d'Ashraf. Déjà plus de treize morts ont été enregistrés, de nombreux blessés sont signalés alors que 36 résidents d'Ashraf ont été enlevés par la force du camp et emmenés vers des destinations inconnues.
Cette évolution que l'on pouvait redouter après le retrait de la protection américaine et le transfert de la responsabilité à des autorités irakiennes soumises à forte pression par Téhéran laisse présager des exactions encore plus importantes que celles qui viennent de se dérouler ces derniers jours.
La tuerie qui a eu lieu à Ashraf était redoutée depuis des mois. « L'OMCT avait lancé plusieurs appels demandant que le statut des personnes protégées soit garanti par des mesures internationales efficaces », a rappelé M. Eric Sottas, Secrétaire général de l'OMCT, « mais la communauté internationale et les autorités américaines (ancienne puissance occupante d'Irak) se sont montrées étrangement passives. Il est plus que temps d'empêcher un massacre d'une plus grande ampleur».
La communauté internationale et les Nations Unies ont le devoir de protéger les combattants désarmés contre la vengeance d'un régime dont la brutalité n'est malheureusement plus à démontrer.
Contact:
Eric Sottas, Secrétaire général: + 41 22 809 49 39
L'OMCT a son siège à Genève, en Suisse. Elle coordonne le réseau SOS-Torture composé de 282 organisations régionales et
internationales dans 93 pays sur cinq continents.
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