CSDHI – Malgré une série d'arrestations et de mesures répressives menée par le régime iranien, les manifestations étudiantes se poursuivent dans tout l'Iran à l’approche des manifestations de la Journée des Etudiants le 7 décembre.
Le 30 novembre, les étudiants de l'École de technologie à l'Université de Téhéran ont organisé une manifestation aux cris de «Mort au dictateur » et « Avec l'aide de Dieu, la victoire est proche, à bas ce gouvernement trompeur ». Ils ont appelé à la libération de leurs camarades emprisonnés en scandant «libérez les étudiants emprisonnés ». Ils ont également refusé de prendre leur déjeuner et ont aligné leurs plateaux sur le sol.
Le 29 novembre, les étudiants de la faculté de lettres et de sciences humaines de Téhéran ont protesté contre l'arrestation de leurs camarades dans les facultés de droit, de philosophie et de technologie. Ils ont collé des photos de leurs amis en captivité sur les murs de l'université et inscrit des slogans appelant à leur libération. Une protestation similaire a été organisée la semaine dernière par les étudiants en génie électrique et informatique.
Les étudiants de l'Université Azad de Téhéran-Sud ont manifesté à la faculté de Technologie, scandant «Mort au dictateur » et « libérer les étudiants emprisonnés », malgré le blocus et les menaces des services de renseignement et de la milice du Bassidj.
25 membres du corps professoral du département d'économie de l’université Allameh Tabataba’i ont publié une déclaration condamnant l'arrestation de six étudiants et appelant à leur libération immédiate et inconditionnelle. Les étudiants ont soutenu leurs professeurs.
Par ailleurs, les étudiants du département de littérature d’Allameh Tabataba’i ont également perturbé un discours d’un député du Majlis des mollahs, Alireza Zakani. Des centaines d’autres du département des sciences sociales ont signé une pétition pour protester contre l'arrestation de certains de leurs camarades ainsi que la convocation de 10 étudiants au conseil de discipline où ils ont reçu de lourdes peines.
Au département du génie électrique de l’université Khajeh Nassir Toussi, les étudiants ont refusé d'assister aux cours, décidant à la place de protester au pied du bâtiment. Ils scandaient «Libérez les étudiants emprisonnés», «l'Iran est devenu une prison, Evine est devenue une université» et «les étudiants préfèrent la mort à l'humiliation ». Les cours dans l'après-midi ont été boycottés et le mouvement s’est poursuivi toute la journée
Le 30 novembre, à Ardebil, ville du nord-ouest de l’Iran, les étudiants de l'université Ardebili Mohaghegh ont perturbé un discours du général des gardiens de la révolution (CGR), Saffar Harandi, qui est également conseiller du commandant-en-chef du CGR, et ont affronté les agents de la sécurité sur le campus (qui sont une branche du ministère du Renseignement dans les universités). Les slogans visaient Saffar Harandi, qui a également dirigé le ministère de la Culture au cours du précédent gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad :"C’est une honte, c’est une honte, c’est l’assassin de la culture», et «Le sang qui coule dans nos veines est un cadeau pour notre peuple ». La sécurité a chargé les étudiants et confisqué leurs caméras.
Le 1er décembre, à Kermanchah, les étudiants du département de Technologie de l’université Razi ont refusé d'assister aux cours pour protester contre l'arrestation de leurs amis et d'autres mesures répressives. Ils ont également boycotté les restos U, en alignant sur le sol les plateaux repas du self-service jusqu’au bâtiment du département de technologie.
Dans la ville d'Oroumieh, des centaines d'étudiants ont organisé une manifestation pour protester contre la mort d'un de leurs camarades en raison du manque de mesures de sécurité à l'université.
A Hormozgan, les étudiants ont refusé de suivre les cours pour protester contre la décision effrayante du régime d'enterrer les restes morts de la guerre antipatriotique avec l'Irak dans l'enceinte de l’université.
Parmi d’autres actes de protestation menés par les étudiants sur une grande échelle dans tout le pays, on trouve notamment l’inscription de slogans, le collage d’affiches, des expositions de photos sur les mesures répressives du régime et la destruction des portraits du Guide suprême des mollahs. Cela s’est passé entre autres à l'Université de Science et Technologie de Téhéran, l’Université de Mazandaran, l’Université des sciences et des technologies de Babol, l'Université Libre de Lahijan, et les divers départements de l'Université de Téhéran, comme la faculté de Lettres, de Droit et de Sciences politiques. En plus d'exprimer leur haine et leur colère, les étudiants ont appelé leurs camarades à se joindre aux manifestations prévues pour la Journée des Etudiants le 7 décembre.
Source: ncr-iran.org