CSDHI – C’est dans le sous-sol de la prison centrale de Chiraz (prison d’Adelabad) que le manifestant et champion de lutte Navid Afkari a passé ses derniers jours. Il s’agit d’une véritable chambre de torture contrôlée par la division du renseignement des pasdarans (IRGC).
Ebrat, le sous-sol des horreurs
Le sous-sol, appelé « Ebrat » ou, en français, « une leçon », est l’endroit où les manifestants arrêtés sont torturés pour obtenir des aveux. Ensuite, ils sont envoyés en prison ou à la potence. Sur l’entrée, il est écrit : « Il n’y a pas de Dieu ici ! »
Les manifestants, opposants y sont systématiquement entassés
La plupart des personnes qui y sont détenues ont pris part au soulèvement de novembre 2019. Toutefois, n’importe quelle manifestation en Iran peut provoquer une arrestation. On raconte que les agents du régime ont traîné toutes les personnes blessées par les forces de sécurité lors des manifestations de novembre 2019 hors des hôpitaux. Pour les emmener à Ebrat. Et cela concerne aussi les manifestants arrêtés à Téhéran, Ispahan, Behbahan, Sanandaj, Karaj.
Les pasdarans contrôlent et œuvrent à Ebrat
Bien entendu, les pasdarans œuvrent pour que les noms des prisonniers restent secrets. De toute évidence, les pasdarans veulent éviter les pressions des organisations internationales en faveur des personnes harcelées, violées et bien trop souvent tuées sous la torture.
Les pasdarans, qui torturent les détenus, dissimulent, cachent leur nom. C’est pourquoi ils se font appeler par des titres, comme « Jalal le gaucher », « Majid l’impie » et « Hussein l’éhonté. »
Depuis le début du soulèvement de novembre 2019, l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI / MEK), a compilé les noms de ceux qui sont morts. En décembre 2019, les pasdarans ont tué plus de 1 500 manifestants, selon l’OMPI/MEK.
Des exemples de tortures physiques
Ongles arrachés
Suspendus au plafond
Battus avec un câble sur les mains, les pieds et les doigts, brisant souvent des os
Déshabillés et obligés de se tenir debout dans une chaleur torride ou un froid extrême
Les yeux bandés pendant la torture
Tous ces moyens servent à extorquer de faux aveux, mais les tortures psychologiques causées par les conditions de détention sont souvent pires.
Des conditions de détention épouvantables
Les pasdarans ont entassé environ 400 manifestants dans des cellules de maximum un mètre carré d’espace. Les conditions d’hygiène sont épouvantables, avec seulement un trou comme toilettes. Il n’y a ni bain ni douche. Les prisonniers souhaitant se laver peuvent prendre une douche froide dans la cour, tout en étant frappés au tuyau par les gardiens.
Ces conditions facilitent la propagation du coronavirus.
Il leur est interdit de se parler entre eux et leur ration alimentaire peut être réduite pour avoir parlé. Ils n’ont pas non plus le droit d’utiliser le téléphone pour parler à quelqu’un en dehors des murs du sous-sol.
Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) : « Dans l’un de ses derniers messages faisant référence à sa lutte contre le régime clérical, Navid Afkari a déclaré qu’il se bat contre l’adversaire le plus impitoyable de l’histoire de l’humanité. »
Source : Stop au Fondamentalisme