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IRAN HRM : Rapport mensuel des droits humains en septembre 2020

Last Updated: 05 octobre 2020By Tags:
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Les violations des droits humains en Iran en septembre 2020

CSDHI – En septembre, la troisième vague du coronavirus a balayé l’Iran. L’ampleur de la catastrophe est telle que le régime ne peut plus le nier. Le vice-ministre de la santé du régime iranien l’a affirmé : « La situation que nous vivons est au-delà de la vague. Nous sommes engloutis dans une mer démontée. Il est inutile de parler de différentes zones de couleur. Le pays tout entier est dans la zone rouge. »

Ces derniers mois, le régime a tenté de repousser les protestations anti-régime en envoyant délibérément les gens à la mort. Comment ? En rouvrant par anticipation des entreprises et les écoles sans fournir les équipements hygiéniques et les installations sanitaires nécessaires. Apparemment, cette tactique n’a pas fonctionné car le régime n’a pas réussi à contenir la société instable.

L’IRGC (les pasdarans) cherche à assurer une présence dans chaque quartier

Face au mécontentement social croissant, les responsables du régime iranien ont recours à de nouveaux moyens pour imposer la répression. Les pasdarans ont fait preuve de force en annonçant la formation de « brigades de répression » et de « patrouilles locales du Bassidj ». Elles ont pour mission de préserver la « sécurité des quartiers. »

Mohammad Yazdi, commandant du corps Mohammad Rasoul-ollah de Téhéran, a annoncé le 14 septembre la formation d’ « escadrons de choc » dans les différents quartiers et districts de Téhéran. Il a déclaré qu’ils utiliseraient le potentiel des bases du Bassidj à cette fin.

Les commandants des pasdarans ont d’abord déclaré que les patrouilles ont été formées pour faire face aux « méfaits des éléments américains et à l’insécurité dans les villes. » Plus tard, cependant, ils ont déclaré que les patrouilles avaient été formées pour affronter « les voyous, les voleurs et les voleurs à la tire. » Alors que selon la loi, la protection de la sécurité des quartiers est le devoir de la Force de sécurité de l’État (SSF).

Sur la base de cette nouvelle, il semble que les pasdarans envisagent d’accroître leur présence dans divers districts et quartiers. Ils se préparent ainsi à prévenir l’éruption de grandes manifestations anti-régime. Ils sont formés pour écraser les premiers noyaux dès leur apparition dans un quartier.

Dans la province du sud-ouest du Khouzistan, l’IRGC a annoncé dans un communiqué du 15 septembre que de nouvelles patrouilles de sécurité, appelées Razaviyoun, commenceront à arpenter les rues d’Ahwaz et de toutes les villes de la province.

Les responsables du régime clérical affirment que la province du Khouzistan et sa capitale, Ahwaz, sont en tête de liste des régions où les rassemblements et les appels à la protestation, ont augmenté en 2019. Ce incitations à manifester émanent en particulier des travailleurs et des autres secteurs de travail.

Humilier les jeunes, un autre moyen de terroriser le public

Le mois de septembre a également été marqué par un effroyable spectacle de traitement inhumain et humiliant des personnes en les faisant défiler dans les rues de Téhéran.

Il est presque évident que le régime cherche à intensifier le climat de peur et à terroriser la population en raison de la situation sociale et politique instable.

L’expérience des vastes manifestations de ces dernières années, qui visaient les hauts dirigeants du régime, atteste toutefois que les mollahs n’ont pas réussi à faire reculer les protestations. Au contraire, leurs propres forces sont terrifiées.

Le 1er septembre 2020, l’adjoint à la sécurité et à l’ordre du ministère de l’Intérieur, Hossein Zolfaqari, a annoncé que le nombre d’appels généraux à la protestation en Iran avait triplé par rapport à l’année précédente.

Zolfaqari a déclaré qu’ »il y a eu 519 appels à la protestation au cours des cinq premiers mois de 2019, alors que dans la même période cette année, il y a eu 1 702 appels, ce qui représente une augmentation de 227 %. »

Violation du droit à la vie

21 exécutions en septembre, dont un champion de lutte, protestataire, deux femmes, un délinquant juvénile, un homme dont le verdict n’a pas été confirmé pendant 29 ans

Le régime iranien a continué à exécuter davantage de personnes en septembre, cherchant à réprimer et à terroriser une société instable.

Il a exécuté le champion national de lutte Navid Afkari le 12 septembre 2020, fermant les yeux sur tous les appels nationaux et internationaux pour arrêter son exécution.

Immédiatement après l’annonce de l’exécution de Navid Afkari, le chef du pouvoir judiciaire des mollahs, Ebrahim Raisi, a tweeté, revendiquant la responsabilité de l’exécution du verdict sur ordre personnel d’Ali Khamaenei. Raisi, qui est notoirement connu pour être le « meurtrier de 1988 ». Il était, alors, membre des commissions de la mort qui ont ordonné le massacre de 30 000 prisonniers politiques. Il s’est vanté sans vergogne d’agir pour faire respecter « les droits des gens » et d’exaucer les souhaits des « propriétaires du sang ».

L’exécution de Navid Afkari a cependant provoqué une vague d’indignation dans tout le pays et dans le monde.

21 personnes exécutées en septembre 2020

Le régime iranien a exécuté au moins 21 personnes en septembre. Parmi les victimes figuraient deux femmes et un jeune délinquant.

Le dimanche 20 septembre 2020, à l’aube, les autorités pénitentiaires ont pendu un jeune homme du nom de Mo’ayyed Savari. Il était détenu depuis 2016 dans la prison d’Ahwaz, accusé de meurtre. Né en 1999, il a été accusé d’avoir commis un meurtre en 2016, alors qu’il n’avait que 17 ans.

Un autre cas choquant parmi les personnes exécutées est celui de Mo’in Salavarzi Zadeh, 55 ans. Le régime l’a détenu 29 ans dans le couloir de la mort avant de décider de l’exécuter. Arrêté pour le « prétendu » meurtre de son frère, son verdict de mort a été confirmé par la branche 13 de la cour suprême, le 7 septembre 2020.

« Mon père a été condamné à mort après 30 ans », a déclaré le fils de M. Salavarzi Zadeh. « Nous sommes sous le seuil de pauvreté. Nous n’avions pas les moyens d’engager un avocat. Ce verdict est très injuste, répressif et totalement injuste. »

D’autres déclarations du jeune homme ont révélé à quel point le procès avait été injuste. Effectivement, il a privé l’accusé du droit de se défendre. Le fils de M. Salavarzi Zadeh a fait remarquer : « Ils m’ont mis à la porte de la séance d’audience. Ils ont dit : « Vous ne pouviez rien dire. » Et puis ils n’ont pas permis à mon père et à son avocat (désigné par le tribunal) de le défendre devant la Cour suprême. »

Torture et autres mauvais traitements

Le régime a condamné quatre hommes à se faire amputer des quatre doigts de la main droite. Les peines prononcées contre les quatre hommes, Hadi Rostami (33 ans), Mehdi Sharfian (37 ans), Mehdi Shahivand (42 ans) et Kasra Karami (40 ans), ont été confirmées par la cour suprême iranienne. Celle-ci les a ensuite renvoyées au Centre pour l’application des peines. Les peines peuvent être exécutées à tout moment.

Les prisonniers ont précédemment affirmé avoir été forcés à avouer sous la torture, et l’un des prisonniers, Rostami, s’est tranché les veines des poignets en juin pour protester contre le maintien de sa peine en début d’année.

Liberté de religion et de croyance

La persécution des minorités religieuses en Iran s’est poursuivie en septembre 2020.

Dans trois affaires, les forces répressives ont arrêté, convoqué et interrogé des citoyens et des religieux sunnites.

Le régime a arrêté, jugé et poursuivi au moins 35 membres de la minorité religieuse bahaïe. Il leur reproche la pratique de leur foi.

Entre-temps, il a convoqué ou condamnés à la prison et à l’exil au moins six convertis chrétiens.

Un tribunal iranien du sud-ouest de l’Iran a retiré la garde de la fille adoptive de 2 ans d’un couple chrétien iranien le mois dernier. Maryam Falahi et Sam Khosravi ont adopté Lydia alors qu’elle n’avait que 3 mois. La cour d’appel de Bushehr a déclaré le 22 septembre que l’enfant était née de parents musulmans et qu’une famille chrétienne ne pouvait donc pas l’adopter.

Le juge du tribunal des familles de Bushehr a d’abord déclaré le 19 juillet que Lydia, âgée de 2 ans, avait un lien fort avec ses parents chrétiens. Il a ajouté que l’enfant a de graves problèmes de santé. Son avenir est compromis si les autorités la renvoie à l’orphelinat. Le juge a également déclaré qu’en raison de ses problèmes de santé, les chances qu’une autre famille l’adopte étaient « nulles. »

Lydia souffre de problèmes cardiaques et digestifs. La Welfare Origination, par laquelle les enfants sont adoptés, n’avait pas informé le couple chrétien iranien de ses problèmes de santé. Malgré cela, ils ont fait de leur mieux pour s’occuper d’elle. Un responsable de la Welfare Organization et de la médecine légale a également confirmé que pendant cette période, Maryam Falahi, une infirmière de l’hôpital cardiaque de Bushehr et son mari, avaient pris très bien soin de Lydia.

Mesures répressives contre le peuple iranien

Le samedi 26 septembre, les autorités iraniennes ont ordonné aux habitants de six villages frontaliers situés près de la ville de Sardasht, dans la province du Kurdistan, de partir et d’évacuer de force leurs villes natales. Ces villages sont Nokan, Harzaneh, Gaki, Bardan, Gooreh Shir et Tit Sofla.

Selon l’ordre, les habitants de ces villages doivent quitter immédiatement leur résidence, qui se trouve dans la zone de la frontière rouge. Le régime n’a offert aucune solution aux personnes qui seront désormais sans abri.

Les forces de sécurité de l’État (SSE) ont attaqué un groupe de citoyens dans le comté de Likak, dans le district de Bahmaei, au sud-ouest de l’Iran. Ils ont ouvert le feu sur eux, selon des informations obtenues, le dimanche 27 septembre.

L’affrontement a eu lieu quand la police de la circulation de Likak, de la province de Kohgilouyeh-et-Boyer-Ahmad, a voulu mettre une amende à un conducteur. Les forces de sécurité ont agressé le conducteur qui protestait. Des témoins de l’affrontement sont venus aider le conducteur. Toutefois, la police a ouvert le feu et a tiré des gaz lacrymogènes sur eux.

Le comité de sécurité et de réglementation de l’université Bu-Ali de la ville de Hamadan, dans l’ouest de l’Iran, a convoqué 15 étudiants? C’est ce qu’a rapporté le site web officiel Etemad, le 26 septembre. Selon les médias officiels, les autorités juridiques ont convoqué les étudiants parce qu’ils ont organisé des rassemblements l’année dernière. Ils avaient alors scandé des slogans contre le régime.

Ces convocations s’intègrent dans une répression accrue contre les étudiants et les militants. S’en suivra l’imposition de lourdes peines pour intimider les manifestants potentiels.

Source : Iran HRM

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