CSDHI – Mi-septembre, des organisations et des militants des droits humains ont tiré la sonnette d’alarme. Elles pointent du doigt la mise en œuvre immédiate de mesures coercitives et tortures visant à amputer quatre détenus. Hadi Rostami, 33 ans, Mehdi Sharfian, 37 ans, Mehdi Shahivand, 42 ans, et Kasra Karami, 40 ans, sont détenus à la prison centrale d’Oroumieh, dans le nord-ouest de l’Iran.
Amnesty International appelle à l’aide la communauté internationale
Le 24 septembre, Amnesty International a fait part de ses préoccupations concernant l’amputation des doigts de quatre hommes en Iran. « La communauté internationale doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher les autorités iraniennes d’amputer les doigts de quatre hommes reconnus coupables de vol à la suite d’ « aveux » forcés et de procès manifestement inéquitables », a déclaré Amnesty International.
Selon les médias iraniens, la cour suprême a confirmé des verdicts inhumains. Elle a renvoyé les affaires au Bureau de mise en œuvre du pouvoir judiciaire d’Oroumieh pour exécution.
La barbarie des sentences revendiquée par la justice iranienne
Ce n’est pas la première fois que les autorités et les magistrats iraniens prononcent leurs sentences sur la base d’aveux forcés. Ces derniers mois, le régime a exécuté deux manifestants, Mostafa Salehi et Navid Afkari, le 5 août et le 12 septembre. Ils avaient précédemment annoncé que les autorités les avaient torturés.
Plus tôt en janvier 2019, dans une interview avec l’agence de presse Fars affiliée aux pasdarans, le procureur général Mohammad Jafar Montazeri a exprimé des regrets. En effet, il déplore les restrictions qui empêchent le régime d’exécuter des peines inhumaines en public.
« Malheureusement, pour que l’ONU ne nous condamne pas sur les questions de droits humains, nous avons abandonné certaines des lois divines », a-t-il déclaré.
Condamnation d’Amnesty International
À cet égard, le 2 septembre, Amnesty International a fait la lumière sur les violations flagrantes des droits humains en Iran. Elles visent les détenus des manifestations de novembre 2019. Des centaines de personnes ont été soumises à des procès extrêmement inéquitables. Le régime a prononcé des accusations infondées liées à la sécurité nationale. Il a aussi condamné à mort des personnes sur la base d’ « aveux » entachés de torture », dit Amnesty.
Le régime prononce et exécute des peines inhumaines. Pourtant, les protestations nationales ont gravement mis à mal le régime iranien. En fait, le système judiciaire iranien est dirigé par Ebrahim Raisi, le principal exécutant du massacre de 30 000 prisonniers politiques à l’été 1988. Il tente intentionnellement d’étouffer toute voix d’opposition avec de telles condamnations.
L’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK), opposant iranien, affirme que ces peines inhumaines font partie de la répression sanglante de novembre. Notamment, les gardiens de la révolution (IRGC) et les forces de sécurité de l’Etat (SSF) ont tué au moins 1 500 manifestants et passants. Ils en ont blessé beaucoup d’autres. Ils ont également arrêté environ 12 000 citoyens.
D’autre part, le régime iranien a commis un crime permanent contre les accusés pauvres en les handicapant sous la contrainte. « L’application de ces punitions indicibles et inhumaines est une injustice. Elle souligne la cruauté du système de justice pénale iranien. L’amputation constitue un acte de torture. C’est un crime au regard du droit international. C’est aussi une atteinte odieuse à la dignité humaine », a déclaré Diana Eltahawy, directrice régionale adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
La communauté internationale doit réagir
La communauté internationale doit agir de toute urgence pour faire annuler ces peines inhumaines. Ces pratiques sont ordonnées et exécutées par le ministère public et les autorités judiciaires. Donc ils ne sont pas sans ignorer qu’elles sont passibles de poursuites pénales en vertu du droit international », a-t-elle ajouté.
En conclusion, la communauté internationale doit faire pression sur les autorités iraniennes. Elle doivent mettre fin immédiatement et sans condition à ces actes de brutalité choquants. Les organismes internationaux tels que le Conseil des droits humains doivent agir de toute urgence. Il doivent garantir l’annulation des sentences. Et empêcher que le régime des mollahs ne se montre plus cruel envers les citoyens iraniens, en particulier les prisonniers.
Source : INU