CSDHI – Ces dernières semaines, les agents des forces de sécurité du régime iranien ont fait défiler des détenus dans les rues d’Iran. Devant le peuple, les forces répressives du régime use de tortures psychologique et humiliations en plein air.
Les punir en les humiliant et les torturant devant la population spectatrice de cette horreur
Les médias officiels iraniens ont publié des vidéos et des documents sur des personnes qui défilent en public. Elles sont humiliées devant le peuple iranien. En fait, ils sont accusés de « comportement de voyou public. »
Les hommes défilent dans des véhicules de police, tandis que des forces de sécurité masquées les giflent et les maltraitent, les obligeant à se « repentir » en public.
Dans certaines des vidéos, on peut voir les agents forcer détenus à utiliser des mots vulgaires dirigés contre eux-mêmes pour « s’excuser » de leurs actes.
Terroriser les Iraniens
Ce traitement inhumain vise à terroriser la population. De surcroît, il viole le droit international et tous les principes des droits humains.
De telles mesures criminelles ont indigné les citoyens iraniens. Les utilisateurs des médias sociaux ont exprimé leur horreur face à ces traitements humiliants.
Les forces de sécurité arrêtent ces jeunes hommes sous prétexte de réprimer des « voyous et des hooligans ». Ces jeunes hommes ne subissent aucun procès avant d’être exhibés dans la ville, et d’être brutalisés et humiliés devant la population par des agents cagoulés.
Ces « parades » humiliantes répondent aux plans répressifs du régime. D’ailleurs, il prévoit de poster des brigades de tueurs à gages dans toutes les rues et tous les quartiers.
Hossein Rahimi, le chef de la police de Téhéran, a déclaré le 17 septembre 2020 que les détenus seront punis durement. A ce titre, il les a qualifiés de « malfrats et voyous. » Il a ajouté : « Nous leur briserons le cou. Nous les traiterons de la manière la plus dure qui soit, conformément à la loi. »
Briser mentalement les malfrats et les voyous
Le 5 octobre 2020, Hossein Ashtari, commandant de la Force de sécurité de l’État (SSF), a annoncé « La SSF s’occupera de manière décisive de toute personne qui perturbe l’ordre et la sécurité publics. C’est une sorte de culte. »
Le même jour, le chef du pouvoir judiciaire, Ebrahim Raisi, a déclaré au Conseil supérieur de la magistrature : « Occupez-vous des bandits, des voleurs et des brigands, avec la plus grande dureté. Les procureurs doivent coopérer comme par le passé. Il ne devrait pas y avoir de clémence juridique envers les vauriens. »
Ainsi, les plus hauts responsables du pouvoir judiciaire et les SSF ont officiellement et publiquement torturé des détenus. Ils ont utilisé l’humiliation, la brutalité, les insultes et les traitements violents, dans la rue et devant la population.
Le 17 septembre 2020, des agents de la SSF ont fait défiler plusieurs détenus dans le quartier de Tehranpars de la capitale, Téhéran.
Le Club des jeunes journalistes a appelé cela « le plan de la police pour s’occuper des voyous et des criminels. » Le CJJ a écrit : « Plusieurs des détenus accusés ont défilé dans ces quartiers. »
Une mesure de répression qui se généralise à toutes sortes de délits
Un autre incident a eu lieu le 1er octobre 2020 dans la ville de Rasht, capitale de la province de Gilan. Les agents de la SSF ont fait défiler des jeunes hommes arrêtés lors d’une bagarre à l’hôpital Pour-Sina. Ils ont brutalisé et humilié les hommes devant les habitants de la ville.
Dans un autre exemple, le 6 octobre 2020, les agents de la SSF a brutalisé un détenu, en public dans le district de Moshirieh à Téhéran. Un agent à capuche habillé en noir l’a battu et frappé. Il était accusé d’avoir volé des téléphones portables.
L’agence de presse ISNA a mis en place en août une galerie de photos de trois personnes qui ont défilé dans le district de Mehrabad à Téhéran. Les jeunes hommes sont accusés de s’être bagarrés et d’avoir créé de l’insécurité dans le quartier de Shamshiri à Mehrabad. La police de sécurité les a arrêtés. »
L’humiliation et la violation de la dignité humaine des citoyens, , sont contraires aux principes humanitaires. Qu’ils soient accusés ou condamnés par la loi. Les forces de sécurité de l’État (SSF) continuent cependant à faire défiler les citoyens iraniens en public.
Ces mesures adoptées par le régime iranien visent à créer susciter la peur des Iraniens et à terroriser la société.
Les démonstrations d’humiliation publique du régime ont indigné les Iraniens. Ils ont comparé le défilé des Iraniens dans les rues avec les mesures similaires menées par ISIS.
Khamenei derrière l’humiliation publique
Avec l’augmentation des humiliations publiques des « voyous » dans les rues de l’Iran, un haut responsable du renseignement militaire a laissé entendre que le Guide suprême du régime était derrière les nouvelles mesures de répression. Il a déclaré que le régime avait lancé un plan organisé, confirmé par le Conseil de sécurité du pays. Il a pour objectif de « combattre les voyous et les criminels. » Majid Mirahmadi a déclaré que cette nouvelle initiative a été mise en œuvre sur les « demandes » d’Ali Khamenei.
« En tant que représentant du chef d’état-major des forces armées, j’annonce aujourd’hui que la principale demande du Guide suprême et du commandant en chef est d’assécher les racines du manque de sécurité dans la communauté », a-t-il déclaré lors d’une réunion à Ispahan la semaine dernière.
La réunion d’Ispahan avec Tabatabai Nejad a eu lieu le 2 octobre. A cours de celle-ci, les plans du régime pour « s’occuper des fauteurs de troubles » ont été longuement discutés. Tabatabai Nejad est le chef des prières du vendredi et le représentant de Khamenei à Ispahan.
Mirahmadi a évoqué la raison qui explique la répression. Ils considèrent que des groupes anti-révolutionnaires soutenaient « les voyous ». Ils participaient à des manifestations nationales, la seule force assez puissante pour faire tomber le régime. Le responsable militaire des services de renseignement a déclaré que le Conseil de sécurité du régime avait ordonné la mise en place de bases dans les provinces et les villes pour contrer les « malfrats. »
Mirahmadi a déclaré que la sécurité du pays dépendait de la lutte contre les « malfrats. » Il a laissé entendre que l’humiliation publique des Iraniens montrait la « détermination du chef de la police. » Il en a profité pour exprimer sa « gratitude » pour la répression. Le haut responsable du renseignement militaire a déclaré que la lutte contre les « voyous » ne dépendait pas seulement de la police. Les forces armées du régime joueront également un rôle dans la répression.
Source : Iran HRM