CSDHI – Par crainte d’une nouvelle vague de protestations nationales, le chef du pouvoir judiciaire iranien, Ebrahim Raisi, a publié un document bâclé sous le nom de « document de sécurité judiciaire. »
Soudain, le pouvoir judiciaire se déclare respectueux des droits humains
Selon ce document, la torture et les traitements dégradants sont strictement interdits. Ce document est basé sur un principe de principes constitutionnels. Celui-ci confie au pouvoir judiciaire la soi-disant tâche de protéger les droits individuels et sociaux.
Dans ce document, on trouve des revendications concernant une société démocratique et islamique. Mais pas seulement. Il y est aussi question de la sécurité judiciaire des citoyens, de la tranquillité d’esprit des citoyens, de la confiance des citoyens dans la loi et le système judiciaire. Tout ceci n’a absolument rien à voir avec les caractéristiques du régime clérical, qui est connu pour sa sauvagerie.
Raisi, défenseur des droits humains ?
Ce qui est ridicule, c’est que Raisi, se présente comme un défenseur des droits de l’homme. Pourtant, nous connaissons son rôle dans les crimes contre l’humanité. Personne n’ignore ses actes macabres dans les exécutions massives de prisonniers politiques en 1988.
Cependant, le Guide suprême Ali Khamenei poursuit deux objectifs avec ce document. Premièrement, calmer la fureur du peuple contre le régime, surtout après les manifestations de novembre 2019 et le meurtre de 1500 personnes innocentes. Deuxièmement, Raisi essaie de se placer comme le successeur de Khamenei après sa mort.
Un responsable du gouvernement a déclaré à propos de ce document : « L’exécution de certains jugements aux yeux du peuple et dans les rues, dont nous avons eu plusieurs cas récemment, et il y a toujours eu des avertissements de la part de responsables judiciaires respectés de ne pas le faire, n’ont malheureusement pas été pris en considération. Et ils ont amené l’estimé chef du pouvoir judiciaire à y prêter attention dans ce document judiciaire à l’article 20. »
« Le document dit qu’en aucun cas il ne doit être fait usage de traitements inhumains et dégradants. Et que toute torture physique ou mentale, toute contrainte pour avouer ou témoigner ou fournir des informations, tout comportement insultant, etc., ainsi que tout harcèlement sexuel ou toute insulte à la dignité et à l’honneur des personnes, et qui va au-delà de l’ordre du tribunal, sont interdits et entraînent des sanctions. » (Site web de Khabar Fori, 16 octobre)
Ils ont peur de leur propre population
Malgré le fait que ce document prétend que le pouvoir judiciaire cherche à respecter les droits du peuple et à éliminer l’oppression dans les prisons et les tribunaux, les médias officiels et les représentants du gouvernement affirment que le pouvoir judiciaire est le plus important obstacle à la mise en œuvre des droits civils.
Le 18 octobre, dans un article intitulé « Importants, sont les obstacles à l’application de la loi », le quotidien officiel Shargh a défendu le régime contre la torture inhumaine et l’humiliation des jeunes. « La Charte des droits civils ne contient pas de nouveaux points ou mots. L’obstacle le plus important à la mise en œuvre des lois qui incluent les droits à la citoyenneté sont les intérêts politiques et la structure bureaucratique du pouvoir exécutif et d’autres organes ; c’est-à-dire que ceux qui doivent faire respecter les droits à la citoyenneté les violent », écrit Shargh.
Ceux qui devraient faire respecter les droits à la citoyenneté, la viole
L’impraticabilité de ce document est si évidente que les experts et les médias ont déjà critiqué cet essai. Ils l’’ont considéré comme n’ayant aucune garantie exécutive.
Le pouvoir judiciaire a privé les prisonniers politiques du droit de choisir un avocat. Il a désigné plusieurs avocats affiliés à lui-même, et les prisonniers ne pouvaient en choisir qu’un seul. Le document ne mentionne pas le droit de l’accusé à avoir un avocat indépendant.
D’autre part, les personnes nommées par Raisi exposent intentionnellement les prisonniers politiques au nouveau coronavirus. Elles leur interdisent l’accès aux fournitures essentielles et aux médicaments. De plus, son appareil émet et pratique constamment des peines d’amputation contre les délinquants pauvres. Alors même qu’il se tait face à la mafia soutenue par le régime.
Source : INU