CSDHI – L’Iran a imposé des peines sévères à 36 manifestants, originaires d’une ville du sud-ouest. En effet, ces derniers avaient rejoint la dernière grande vague de manifestations anti-gouvernementales du pays en novembre 2019. Toutes ces informations ont été communiquées par une source qui souhaite rester anonyme.
36 manifestants condamnés à la prison et au fouet
Le tribunal pénal de Behbahan, dans la province du Khouzistan ont condamné les 36 manifestants, le 22 octobre. Selon la source, la justice a condamné les accusés à un total cumulé de 109 ans de prison et 2 590 coups de fouet. En outre, elle a condamné chaque individu à une amende de plus de 3 millions de tomans, soit l’équivalent d’environ 595 euros.
Une copie du verdict atteste que le régime a reconnu coupable les manifestants pour trouble à l’ordre public. Mais aussi, désobéissance aux agents de sécurité et destruction des biens publics.
Accusés sans avocat pour les défendre
La source a déclaré que le président du tribunal de Behbahan, Rasoul Asadpour, a interdit aux défendeurs et à leurs avocats de se rendre dans la salle d’audience, le 12 octobre. Ils n’ont pu présenter qu’une défense écrite. Les procureurs n’ont présenté aucune preuve pour de nombreuses accusations, a affirmé la source.
VOA n’a pas pu confirmer de manière indépendante les circonstances du procès.
Il n’y a eu aucun commentaire des responsables iraniens sur les cas des 36 manifestants dans les médias d’Etat ce mois-ci.
La source de VOA a déclaré que le tribunal révolutionnaire de Mahshar a condamné deux des accusés à un total de 12 mois de prison. Il s’agit d’Ahmad Hatampour et Maryam Payab. La source a déclaré que le tribunal de Mahshar avait condamné Hatampour et Payab pour diffusion de propagande anti-gouvernementale. Sa décision avait été confirmée en appel.
« Les 36 habitants de Behbahan seulement protestaient contre l’inflation et la mauvaise gestion du gouvernement », a déclaré la source. Les accusés sont restés libres sous caution. Ils prévoyaient de se rendre au bureau du procureur de Behbahan dans les jours suivants pour faire appel de leur condamnation, a ajouté la source.
Des meurtres, des arrestations, une réelle violence en novembre 2019
Le gouvernement iranien a déclenché les manifestations de novembre 2019 dans des dizaines de villes du pays. L’ordre d’augmenter de 50 % du prix subventionné de l’essence a mis le feu au pays. Il a mis à l’épreuve les finances des Iraniens confrontés à un chômage élevé et à l’inflation dans une économie malade. Les forces de sécurité iraniennes ont tué des centaines de manifestants. Elles en ont arrêté des milliers d’autres lors d’une violente répression de ces manifestations pour la plupart pacifiques. D’ailleurs, au cours de celles-ci, certaines personnes ont endommagé des bâtiments publics et des entreprises.
L’administration Trump a déclaré que les manifestations représentaient la pire crise politique pour les dirigeants islamistes iraniens depuis qu’ils ont pris le pouvoir en 1979.
Source : VOA