CSDHI – Le Guide suprême iranien Ali Khamenei a mentionné la crise « de sécurité » de son régime. C’est un code de menace de renversement, de révolution, dans presque tous ses discours depuis les manifestations anti-gouvernementales nationales de décembre 2018 et novembre 2019.
L’ombre de la révolution pèse sur le régime des religieux iraniens
Ces soulèvements ont remis en question le statu quo du régime. Et malgré la répression brutale qui a mené à l’assassinat de 1 500 personnes par les forces de sécurité, ils ont rappelé au régime que le renversement est imminent.
Le soulèvement de l’année dernière était particulièrement distinct des précédentes manifestations dans le pays. Les observateurs politiques estiment qu’il ne faut pas les passer par pertes et profits. La vérité est que 2019 a été une année importante pour le régime. La pression internationale, l’insécurité aux frontières et les conflits régionaux ont augmenté. Pendant ce temps, la valeur du rial iranien a diminué. Et le pays a connu des difficultés économiques accrues.
Le soulèvement de 2019, prémices d’un futur changement de régime
Ces manifestations ont commencé le 15 novembre 2019 après la décision du régime de tripler le prix des carburants du jour au lendemain. Et pourtant, les Iraniens ordinaires luttaient déjà pour faire face à une pauvreté croissante. Les manifestants ont attaqué les symboles et les propriétés du régime iranien. Ils ont pris pour cible notamment les commissariats, les bureaux du gouverneur et les bases des pasdarans. Cependant, ils n’ont pas touché aux biens des Iraniens ordinaires.
Mojtaba Zulnuri, chef de la commission parlementaire de la sécurité nationale et de la politique étrangère, a déclaré que les manifestants se sont affrontés avec les forces de sécurité dans 800 zones en une seule journée.
Pour étouffer sa peur, le Guide ordonne une violente répression contre le peuple
Khamenei, craignant que le soulèvement mette fin à son « règne », a ordonné aux forces de sécurité de « faire tout ce qu’il faut pour y mettre fin ». Ainsi, les forces de sécurité ont assassiné au moins 1 500 personnes, dont des enfants, en seulement cinq jours. Par ce faire, le régime a instauré un black-out d’Internet à l’échelle nationale pour empêcher la diffusion d’informations aux gouvernements étrangers. Ses agents ont arrêté douze mille autres personnes. Certaines d’entre elles languissent encore dans les prisons iraniennes sous la torture.
Mais même si les protestations semblaient se calmer, les activités anti-régime se sont en fait propagées. Cela est une nouvelle inquiétante pour le régime car la population ne peut plus se permettre de payer du pain et du lait en raison de l’augmentation des prix. De nouvelles manifestations sont donc imminentes et elles seront plus importantes que jamais, car le régime se trouve dans un scénario bien pire qu’en 2019.
Le coronavirus, les sanctions internationales et diverses autres crises économiques, sociales et politiques, que le régime ne peut ou ne veut pas contrôler, ont mis les mollahs dans une situation difficile à laquelle ils ne peuvent pas échapper. Pour l’instant, il suffit d’une petite étincelle pour enflammer tout le pays de protestations. Et les mollahs n’ont pas d’eau pour éteindre les flammes qui les feront bientôt disparaître.
Source : INU