CSDHI – Au moins 22 Kurdes iraniens, dont huit enfants, sont morts par suicide en novembre 2020.
La pauvreté qui résonne dans les suicides
Il faut imputer ce drame à la pauvreté ou aux problèmes familiaux, selon un rapport de l’Organisation Hengaw.
Neuf hommes, cinq femmes, cinq filles et trois garçons sont morts. Huit d’entre eux sont morts en Azerbaïdjan occidental, six au Kurdistan, cinq à Ilam et trois à Kermanshah.
En octobre, un travailleur des mines de 32 ans, Saber Behboudi, s’est immolé par le feu devant une mine de sable à Rudbar pour protester contre la perte de son emploi. Son corps était brûlé à 90 %.
Elle ne commet aucune discrimination : elle touche tout le monde
Plusieurs enfants se sont suicidés à cause de la pauvreté, qui leur a imposé une pression excessive. Parmi eux, Mohammad Moussavizadeh, 11 ans, de Dayyer, dans le sud-ouest de l’Iran. Il n’avait pas la possibilité de participer à ses cours en ligne parce que sa famille n’avait pas les moyens d’acheter l’équipement nécessaire. En effet, elle était submergée de factures médicales à payer à cause de son père malade et de son frère handicapé.
Sa mère a déclaré que le directeur avait promis d’équiper Mohammad et deux autres élèves démunis, mais il n’a pas honoré sa promesse.
Elle a dit qu’elle était allée faire des courses et qu’elle avait trouvé son corps sans vie à son retour. « Son chagrin l’a poussé à se suicider », a-t-elle dit. Le 1er décembre, la population locale a trouvé le corps d’Ali-Asghar, le frère de Mohammad, âgé de sept ans, sur la côte du port de Dayyer.
Pendant ce temps, un enfant de 12 ans d’Abadan s’est suicidé. Pour payer le loyer, sa mère avait vendu le téléphone dont il avait besoin pour poursuivre ses études, ainsi que son vélo. Début octobre, Morteza, 10 ans, s’est suicidé à cause de la pauvreté.
‘Il semblerait que le taux de suicide augmente dans le pays et selon les chiffres publiés, ils sont surtout le fait de personnes âgées de 15 à 35 ans. Néanmoins, cette année, nous avons assisté à des suicides d’enfants de moins de 15 ans, ce qui est très regrettable », a déclaré Mohammad Mehdi Tondgouyan, le vice-ministre des sports et de la jeunesse.
Une société iranienne en souffrance
L’augmentation de la pauvreté, causée par les prix élevés et la détérioration de l’économie, a entraîné une augmentation des décès par suicide dans toutes les tranches d’âge.
Quelque 60 millions d’Iraniens – les trois quarts du pays – vivent en dessous du seuil de pauvreté en raison de la mauvaise gestion du régime, qui a fait chuter l’économie, selon l’économiste iranien Ibrahim Razaghi en septembre.
« La menace la plus importante pour l’Iran est l’extrême pauvreté, le chômage généralisé, l’incapacité de nombreuses personnes à payer leur loyer et le fait que les riches s’enrichissent. Il y a actuellement 30 millions de chômeurs et 60 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté », a écrit le site internet Tabnak.
De nombreux Iraniens n’ont même pas les moyens de s’offrir des aliments de base. Ils achètent des os plutôt que de la viande pour aromatiser leurs soupes ou pour manger la moelle osseuse.
Même les médias officiels rapportent que quelque 20 millions d’Iraniens – 20 % de la population urbaine du pays – vivent dans 3 000 bidonvilles.
Source : INU