CSDHI – Des informations locales du sud-est de la province du Sistan-Baloutchistan en Iran indiquent que les autorités ont coupé ou perturbé Internet.
Pour dissimuler les protestations populaires, les autorités coupent Internet
La coupure touche la plupart des villes. Cette mesure totalitaire est intervenue après l’éclatement des manifestations dans cette province appauvrie.
Des informations de Chabahar, Iranshahr, Saravan, Zahedan et Zabol montrent qu’Internet est perturbé ou complètement coupé depuis mercredi après-midi.
Les protestations ont éclaté le 22 février, lorsque plusieurs Baloutches qui transportent du carburant à travers la frontière se sont rassemblés devant la base des pasdarans. Ils protestaient contre le blocage de la frontière, demandant sa réouverture. Les pasdarans qui avaient creusé de grands trous sur la frontière pour empêcher les transporteurs de carburant baloutches de passer, ont répondu par des tirs. Un témoin oculaire a déclaré que « plus de 50 personnes ont été tuées et/ou blessées » par les pasdarans.
Malgré le Black-out d’Internet, les protestations se poursuivent
Malgré le black-out d’Internet et la forte présence des forces de sécurité, des protestations ont continué à éclater dans plusieurs villes du sud-est. Saravan, Iranshahr et Zahedan, la capitale de la province sont concernées. Le régime a dépêché des renforts dans les points chauds de la manifestation pour réprimer les manifestants.
Selon des vidéos amateurs, les manifestants ont scandé « à bas le dictateur. » Ils ont bloqué les routes avec des pneus en feu à Iranshahr lors des manifestations de mercredi.
Des informations locales indiquent que les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants mardi et mercredi. Il n’y a toujours pas d’informations sur le nombre exact de personnes tuées ou blessées par le régime. Des sources locales indiquent que des dizaines de personnes sont mortes lundi. L’identité de deux manifestants, abattu lors des manifestations, a été confirmée. Il s’agit d’Hassan Mohammad Zehi, 13 ans.
Les Iraniens du monde entier se sont connectés à Twitter pour exprimer leur soutien aux manifestants du Sistan-Baloutchistan.
Les Iraniens diffusent tout ce qu’ils peuvent sur Twitter
Les utilisateurs de Twitter ont posté des images et des vidéos des affrontement. Ils ont utilisé des hashtags en farsi. Par exemple, #Saravan n’est pas seul, #Don’t kill the fuel carriers et #Saravan afin de protester contre le meurtre en cours des transporteurs de carburant et des civils non armés.
Tout le monde sait que le régime iranien a tendance à couper l’accès à Internet en période de protestations. Mais aussi, pour étouffer les protestations en silence. Et pour empêcher la diffusion de nouvelles sur les protestations.
En 2019, lors des manifestations nationales de novembre 2019, le régime iranien a mis en place un black-out internet de 3 jours. Il a ainsi pu réprimer les manifestants et cacher l’ampleur de la répression. Au cours des manifestations sanglantes de novembre 2019, le régime a tué 1 500 hommes, femmes et enfants.
Le cyberespace et la souveraineté nationale
Selon Freedom House, l’application de la souveraineté nationale au cyberespace est une tactique utilisée par les gouvernements autocratiques. Elle leur a donné « carte blanche pour réprimer les droits humains tout en ignorant les objections de la société civile locale et de la communauté internationale. »
Les informations indiquent que le gouvernement iranien a coupé les connexions pour cacher la réponse violente de la police aux protestations massives, fin 2019, En fait, il s’agissait là « d’une ultime expression de mépris pour les libertés d’association et de réunion, ainsi que pour le droit d’accès à l’information. »
Source : Iran News Wire
