CSDHI – « Situation explosive » et « Société au bord de l’explosion » sont des expressions qui apparaissent presque tous les jours dans les médias officiels iraniens. Ces deux expressions deviennent une structure constante de la littérature politique, sociale et économique de l’Iran parmi les responsables gouvernementaux.
Mais ce sur quoi les quotidiens officiels et les responsables se concentrent, c’est l’aspect économique de cette situation. Selon les experts de l’Iran, ils ignorent délibérément l’aspect politique de cette situation qui est directement lié aux crises économiques insolubles du gouvernement.
Mais la vérité est que la société iranienne devient politique, en raison de la mauvaise gestion du régime pendant 40 ans, de l’abus de la confiance du peuple et des crimes commis contre le peuple iranien.
Plus que jamais, cette situation devient le carburant des protestations du peuple qui passe des moyens de subsistance et des revendications sociales aux revendications politiques comme la dernière manifestation de novembre 2019. Et en raison de cette situation, près de 90 % du peuple boycottera la prochaine élection présidentielle du régime. C’est ce qui a augmenté la crainte du régime, de perdre sa légitimité auprès du peuple.
Le journal officiel Arman, dans son édition du 4 avril 2021, a titré une phrase d’un expert du gouvernement nommé Mustafa Eghlima : « La société est au bord de l’explosion. »
Cet expert du gouvernement, tout en mettant en garde les autorités, admet que le gouvernement Rouhani est en faillite. Et qu’avec la politique, « consistant à sauter d’une branche à l’autre », il tente de survivre. Il cite les actions du gouvernement Rouhani comme l’une des raisons de « l’intensité de l’explosion sociale » :
« Plus on promet aux gens et plus on retarde la solution des problèmes fondamentaux, plus l’intensité de l’explosion sociale est élevée. Lorsque la pression économique sur le peuple dépasse ses capacités, ces pressions conduiront naturellement à des manifestations de rue. »
Les réalités politiques, sociales et économiques de l’Iran nous rappellent à tous égards que le gouvernement marche sur des faisceaux de bombes et vit avec une bombe à retardement, disent les analystes. L’une des caractéristiques de cet événement est le discours que prononce cet expert du gouvernement et qui met en garde contre son échéance :
« Les dépenses ont rendu la société nerveuse, et la société est au bord de l’explosion. Si cela ne se produit pas aujourd’hui, cela se produira sans aucun doute dans un avenir proche. »
Comme nous l’avons noté, l’explosion s’est progressivement déplacée des exigences de subsistance et économiques aux exigences politiques. Son aspect politique est maintenant devenu une demande nationale pour la négation de l’intégrité de l’ensemble du système. En d’autres termes, le peuple en conclut que la source du vide de ses tables et la source de la crise de ses moyens de subsistance se trouvent dans la Maison du Guide suprême et ses institutions et ailes.
À propos de cette réalité, le même quotidien officiel a écrit un autre article intitulé « Le pain est plus important que la liberté ; les gens manquent des deux. » Dans celui-ci, il note : « De nombreux sociologues ont mis en garde contre les conséquences des mauvaises conditions de vie et leur réaction possible. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’aujourd’hui, l’analyse de l’état de la société est de nature plus politique. Aussi, on parle moins d’une perspective sociologique et des conséquences que les pressions économiques ont sur les gens. » (quotidien officiel Arman, 3 avril 2021)
Source : INU