CSDHI – L’Union européenne a imposé des sanctions à huit commandants de milice et chefs de police iraniens. Le chef du corps d’élite des Gardiens de la révolution islamique, à la suite d’une répression meurtrière en novembre 2019, en fait partie. C’est ce qu’a indiqué le Journal Officiel de l’UE.
Nouvelles sanctions européennes contre les dirigeants iraniens
La semaine dernière, l’Union européenne a imposé de nouvelles sanctions liées aux droits humains à huit responsables iraniens des forces paramilitaires et de sécurité, rapporte le CNRI et les Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI / MEK). Le commandant en chef des pasdarans(IRGC), Hossein Salami, figure parmi les dernières cibles des gels d’avoirs et des restrictions de voyage. La valeur ultime de ces sanctions dépendra de la question de savoir si l’Europe exige une reddition de comptes plus haut dans la chaîne de commandement.
Les nouvelles sanctions sont les seules mesures significatives mises en œuvre en réponse au traitement des dissidents en 2019. Reuters a confirmé dans un reportage spécial du 23 décembre 2019 sur la répression meurtrière des manifestations nationales de novembre en Iran le bilan de 1500 morts. L’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI) l’avait précédemment annoncé, le 15 décembre 2019.
Ce long retard est symptomatique de l’aversion occidentale pour un conflit établi de longue date en Iran. Aucune autre sanction n’a visé les violations des droits humains depuis 2013, malgré d’innombrables cas d’abus entre 2013 et aujourd’hui.
Aucune sanction depuis 2013
Depuis 2013, la dictature théocratique a étendu l’application des principes de la ligne dure et les restrictions sur les expressions de la dissidence publique. Cela s’est traduit par une ségrégation sexuelle plus stricte, de nombreuses peines de prison pour les femmes qui défient cette ségrégation, la pauvreté et la privation des droits des groupes marginalisés, et la consolidation du contrôle du régime sur les médias numériques et traditionnels.
Le deuxième niveau de conséquences englobe l’augmentation d’une réaction publique contre le régime. Novembre 2019 constitue l’apogée de cette tendance.
Un autre soulèvement, en janvier 2018, s’est heurté à des représailles plus lentes et moins intenses de la part des autorités. Le bilan de ce soulèvement est de plusieurs dizaines de morts. Les autorités iraniennes détiennent ou torturent une grande partie d’entre eux en prison.
Amnesty International pointe du doigt les violations des droits humains en Iran
Amnesty International a noté les preuves évidentes que les tireurs du régime ont tiré avec une intention meurtrière. Le CNRI a estimé le nombre de morts à environ 1 500. L’agence de presse Reuters a ensuite confirmé ce chiffre. Officiellement, le régime compte 250 morts, mais le CNRI a identifié plus de 800 personnes par leur nom.
Le régime a systématiquement tenté de dissimuler les mesures de répression. L’intervention étrangère en cas de violation des droits humains est nécessaire. L’absence d’intervention expose le peuple iranien à des risques permanents.
Avec cette dernière sanction, l’UE a envoyé le message qu’elle ne tolérera plus la répression violente de l’Iran à l’encontre de ses dissidents. Les sanctions de l’UE sont les bienvenues. Toutefois, elles sont limitées quant à la manière dont elles sont appliquées et aux personnes qu’elles visent.
Le président ne peut pas voyager ou accéder à des avoirs dans des banques étrangères, ce qui rend la vie des autorités plus difficile, mais cela n’a pas d’impact sur les manipulateurs du régime.
Les tactiques de terrorisme de l’Iran en Europe
Lors de l’été 2018, un attentat terroriste contre un rassemblement d’expatriés iraniens près de Paris a été déjoué. La foule comprenait des dignitaires politiques, des législateurs et des universitaires américains et européens. Parmi les participants à ce complot figure un diplomate iranien de haut rang, et tous les quatre ont depuis été poursuivis et condamnés par un tribunal belge. L’UE sous-estime largement cette affaire.
Le complot est né dans les hautes sphères du régime. Les militants de la résistance insistent sur le fait qu’Ali Khamenei et le président Rouhani étaient tous deux impliqués. On peut dire la même chose de la répression des dissidents en novembre 2019.
La réponse à la négligence européenne consiste à étendre les sanctions jusqu’en haut de la chaîne de commandement iranienne, jusqu’au moment où le régime peut avoir une dernière chance ou est renversé par sa population de plus en plus hostile.
Source : Stop au Fondamentalisme