CSDHI – À la fin de chaque mois, Iran Human Rights Monitor rédige un rapport sur la situation des droits humains en Iran. Voici un aperçu de ses conclusions.
En avril, les autorités ont poursuivi les exécutions, la torture, les châtiments corporels, la suppression des groupes marginalisés et la dissimulation du massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988. Examinons tout cela plus en détail.
Les exécutions
Le régime a exécuté au moins 25 personnes en Iran en avril. 14 pour des délits liés à la drogue, bien que cela ne constitue pas un crime capital au regard du droit international, et 2 pour des charges inconnues, ce qui suscite des spéculations quant à leurs crimes.
Parallèlement, le régime a condamné à mort deux prisonniers – Yousef Mehrdad et Seyyed Sadrollah Fazeli Zare – pour « insulte du prophète. »
Les exécutions arbitraires
Dans le même ordre d’idées, la police a tué au moins cinq personnes alors même qu’elle ne les a ni arrêtées ni jugées. 11 autres ont été blessées. Les forces de sécurité ont un sacré passif en la matière. On signale quotidiennement que des porteurs transfrontaliers sont tués ou blessés.
Torture et châtiments cruels et inhabituels
Le système judiciaire iranien a prononcé au moins 15 condamnations à la flagellation. Principalement à l’encontre de minorités ethniques et d’étudiants militants. Par ailleurs, les forces du régime ont fouetté deux femmes, dont la cybermilitante Zohreh Sarv.
En outre, les forces de sécurité de l’État (SSF) ont puni 34 hommes qui avaient assisté au festival du feu en les faisant défiler dans les rues pour les humilier.
Discrimination
Les autorités ont accru la pression sur les minorités religieuses tout au long du mois d’avril.
- L’arrestation de trois convertis chrétiens – Esmael Narimanpour, Mohammad Ali Torabi et Alireza Varak Shah – et la perquisition de leur domicile
- La condamnation du converti chrétien Hamed Ashouri à dix mois de prison
- L’arrestation de plus de 36 citoyens bahaïs
- L’expulsion de Sina Shakib, étudiant à l’université d’Ispahan, en raison de sa foi bahaïe
- La perquisition des maisons de nombreux citoyens bahaïs
- Le refus à la communauté bahaïe d’enterrer ses morts dans le cimetière de Khavaran, à moins qu’ils ne les enterrent au-dessus de la fosse commune des prisonniers politiques de 1988.
- Le massacre de 1988
À ce propos, les autorités ont tenté de détruire le charnier afin de dissimuler les preuves du massacre. C’est le dernier d’une longue série de charniers détruits par la théocratie au pouvoir pour échapper à la justice.
Diana Eltahawy, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International, a déclaré : « En plus de causer davantage de douleur et d’angoisse à la minorité bahaïe, déjà persécutée, en la privant de son droit à offrir à ses proches une sépulture digne, conforme à ses convictions religieuses, les autorités iraniennes détruisent délibérément une scène de crime. »
Source : Iran Focus (site anglais)