CSDHI – La grève au bazar de la capitale iranienne est toujours en cours. Les commerçants du Bazar de Téhéran ont lancé une vaste grève mardi dernier pour protester contre la hausse des taxes. Les marchands n’ont pas encore entendu de la part du régime qu’il n’irait pas jusqu'au bout de l'augmentation des taxes.
Le bazar des tissus et des chaussures, ainsi que le bazar Abbas Abad et différents magasins d’Amir Kabir ont poursuivi leur grève dimanche. Le bazar des Koweïtiens de la place Sabzeh a également rejoint la grève lundi.
Selon les informations reçues, des manifestations et des protestations ont été menées aux premières heures de dimanche devant le bazar des Koweïtiens et le bazar Reza de la place Sabzeh, en soutien aux commerçants. Les trottoirs étaient remplis de manifestants, tandis qu'un grand nombre s’étaient également rassemblés devant le poste de police, malgré la chaleur étouffante.
Vers 10h00, davantage de personnes ont rejoint les protestataires devant le bazar Reza. La porte principale du bazar des Koweïtiens et les magasins étaient fermés et les protestations continuaient encore à midi.
Samedi, l'agence Associated Press a écrit dans un rapport sur la grève, « les marchands puissants de Téhéran n'ont pas besoin de protester dans la rue pour faire connaître leur colère – le bruit des magasins qui ferment et des grilles métalliques qui s’abaissent pendant une vague de grèves anti-taxe cette semaine a suffi à ébranler les autorités iraniennes. »
« Les fermetures – avec pour épicentre le bazar étendu de Téhéran – présentent un autre dilemme pour les dirigeants iraniens qui essaient encore d'évaluer les retombées des plus fortes sanctions américaines et onusiennes. »
La dépêche d’AP poursuit en disant qu’ « une lutte soutenue avec la classe des marchands influents entrainerait les dirigeants iraniens sur un sentier parsemé de d’avertissements du passé. Le bazar est le point de basculement de l'agitation populaire depuis plus d'un siècle, y compris lors de la Révolution islamique de 1979, lorsque les marchands ont retiré leur soutien à la monarchie soutenue par l'Occident, ouvrant la voie à son éviction et à l’instauration du régime religieux islamique. »
AP a également cité un analyste disant que « les commerçants semblent s'éloigner du gouvernement … Ce n'est pas encore un point de confrontation ouverte, mais il y a un sentiment d’écart en mouvement. »