CSDHI – Le chef du pouvoir judiciaire du régime clérical a remporté comme prévu la victoire, samedi 18 juin, à la farce électorale présidentielle. A la suite du résultat, un porte-parole du département d’État a regretté qu’on ait privé les Iraniens d’une « élection libre et équitable. »
Les mollahs ont privé les Iraniens du droit de choisir leurs dirigeants
« Les mollahs ont privé les Iraniens de leur droit de choisir leurs dirigeants dans le cadre d’un processus électoral libre et équitable », a rapporté l’AFP.
Ebrahim Raïssi est l’un des principaux responsables impliqués dans le massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques en 1988. La communauté internationale l’a sanctionné « pour sa supervision administrative des exécutions de personnes qui étaient mineures au moment de leur crime et de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés aux prisonniers en Iran. »
Le Conseil des gardiens est un organe puissant chargé d’examiner les candidats aux élections. Il n’a approuvé que 7 des 592 candidats à la présidence. Les candidats approuvés étaient tous des partisans de la ligne dure, farouchement fidèles au Guide suprême du régime. Trois des sept candidats ont déclaré leur retrait de la course à la présidence en faveur de Raïssi.
Boycott massif des élections en Iran
Les Iraniens ont appelé à un boycott massif des élections iraniennes 2021 pendant des mois. Avant même que le Conseil des gardiens n’ouvre la voie à la victoire définitive de Raïssi.
Des milliers d’informations et de vidéos amatrices de bureaux de vote vides ont indiqué que les Iraniens de tout le pays ont boycotté les élections présidentielles du 18 juin.
Au cours des précédentes années, de nombreux Iraniens ont boycotté les élections. Le boycott de cette année était sans précédent. Les Iraniens ont appelé à ne pas voter afin de rejeter le système clérical. Les mères et les familles des manifestants tués et les victimes d’un avion de ligne ukrainien abattu par les pasdarans en 2019, ont particulièrement appelé à boycotter le simulacre de l’élection iranienne.
Le CNRI, basé à Paris, chapeaute les groupes d’opposition en exil qui cherchent à mettre fin au régime clérical iranien. Celui-ci a déclaré dans un communiqué que les bureaux de vote dans 220 villes et 31 provinces ont « vécu un boycott généralisé ». Les bureaux de vote étaient vides avec seulement une poignée de participants. »
Le communiqué indique également que le taux de participation a été estimé à moins de la moitié de celui des élections de 2017.
Fraude et décompte artificiel lors de l’élection iranienne de 2021
Dans le but de stimuler la participation à la mascarade électorale, le régime iranien a indiqué à l’avance au personnel militaire, aux employés du ministère de la santé, de l’Agriculture et des Affaires étrangères, de l’Éducation, ainsi qu’au personnel des banques publiques et privées, que leurs papiers d’identité devaient être tamponnés pour pouvoir voter.
Les soldats des casernes d’Ispahan ont reçu l’ordre de se présenter samedi avec leurs papiers d’identité pour voir qui a voté. Les soldats qui n’avaient pas leur certificat de naissance avant le vote ont été renvoyés chez eux une semaine avant l’élection afin d’apporter leurs papiers pour le vote.
Tout le personnel de la prison de Gohardasht était en alerte depuis 6 heures du matin vendredi. Les personnes en permission ont dû se présenter au travail. On leur a dit de voter à l’intérieur de la prison.
Les prisonniers ordinaires des prisons des villes de Maku, Khoy, Bazargan et Salmas ont appris qu’ils recevraient une permission de trois jours s’ils votaient.
Les autorités paient les Iraniens pour qu’ils votent, mettent en scène des bureaux de vote remplis de monde
À Tabriz, Ahwaz, Shahriar, Mahshahr, Kermanshah, Bandar Abbas, Salman Shahr, Nasim Shahr, Aliabad-e-Katul, Chabahar, Khorramshahr, Safadasht près de Téhéran, Bumehen et le canton de Madani, on a promis aux gens de leur donner 50 à 200 000 tomans (monnaie locale) s’ils votaient.
Dans la ville de Dargaz, les Iraniens ayant voté se sont vu promettre 20 000 tomans de crédit téléphonique.
À Astara, un grand nombre de personnes ont reçu des SMS pour aller voter. Il n’était pas nécessaire d’avoir une carte d’identité nationale.
À Karaj, dans le canton de Manzariyeh, et à Shahriar, ils ont bloqué les rues pour forcer la circulation vers les bureaux de vote. A l’intérieur de ces derniers, la police a créé des barrières pour retarder l’entrée et créer artificiellement des foules dans les bureaux.
Le régime a fermé certains bureaux de vote à Téhéran et dans d’autres villes. Notamment dans les zones centrales de la ville, afin de créer des foules plus importantes dans d’autres bureaux de vote pour les filmer, notamment pour les journalistes étrangers.
Les forces de sécurité du régime ont empêché de filmer et de photographier dans les bureaux de vote. leur objectif est de dissimuler l’ampleur du boycott de l’élection fictive. Dans de nombreux cas, les autorités confisquent les téléphones portables des personnes. Et elles effacent les vidéos et photographies des bureaux de vote.
Source : Iran HRM