CSDHI – Les enquêtes menées par le Kurdistan Human Rights Network (KHRN) montrent que de nombreux civils et militants kurdes d’Iran ont subi des violations des droits humains en septembre 2021.
Voici les informations recueillies par le centre de statistiques et de documentation du Kurdistan Human Rights Network (KHRN) concernant ces violations des droits humains.
Exécutions
En septembre, l’Iran a exécuté le prisonnier Arshad Javdat, 52 ans, dans la prison de Zanjan.
La justice iranienne a condamné à mort Javdat, qui était originaire d’Oroumieh, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, sur des accusations liées à la drogue.
Il s’agit du seul cas de violation des droits humains dont le Kurdistan Human Rights Network (KHRN) a été informé par ses sources. Mais le nombre de personnes exécutées est probablement plus élevé.
Féminicides
Les statistiques suggèrent qu’au moins une femme a été victime d’un féminicide au Kurdistan iranien au cours du mois dernier.
On a retrouvé brûlé le corps d’une jeune femme nommée Marzieh Haaseli. Avant cela, on l’avait tué à Ravansar, dans la province de Kermanshah.
Koulbars
En septembre, les forces du régime ont tué ou blessé au moins 14 civils kurdes qui travaillaient comme Koulbars.
Les forces frontalières iraniennes ont tiré sur au moins huit de ces Koulbars à la frontière occidentale du pays. Cinq ont perdu la vie et trois étaient blessés.
En outre, un Koulbar a perdu la vie à la suite d’une crise cardiaque. Deux sont morts en tombant des hauteurs d’une montagne car ils fuyaient les forces frontalières.
Le 20 septembre également, l’armée turque a tué deux Koulbars kurdes nommés Sozdar Ahmadi et Alishan Ahmadi dans la zone frontalière entre la Turquie et l’Iran à Oroumieh, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental.
Les deux Koulbars ont perdu la vie au cours d’une frappe de drone turque qui a visé un groupe de Koulbars.
Un autre Koulbar a été blessé en tombant du haut d’une montagne.
Accidents du travail
Au cours du mois dernier, au moins six travailleurs kurdes du Kurdistan iranien ont perdu la vie dans des accidents du travail.
L’un de ces incidents a eu lieu dans la région du Kurdistan d’Irak.
En raison du taux de chômage élevé dans les villes du Kurdistan iranien, chaque année, un grand nombre de citoyens kurdes d’Iran sont contraints d’émigrer vers d’autres villes du pays et du Kurdistan irakien à la recherche d’opportunités d’emploi.
Détentions et arrestations
En septembre, les forces de sécurité iraniennes ont arrêté au moins 12 civils et quatre militants dans différentes villes du Kurdistan iranien.
En outre, le 19 septembre, les forces de sécurité ont arrêté l’artiste kurde Loghman Pir-Khezranian à Téhéran.
Les forces de sécurité ont conduit l’artiste à la prison d’Evine, dans la capitale, pour y purger une peine de neuf mois.
Peines d’emprisonnement
Au cours du mois écoulé, les tribunaux iraniens ont condamné au moins sept personnes à des peines de prison allant de deux mois à sept ans.
La justice a prononcé six de ces peines sur la base d’une vague accusation de » propagande contre l’État « .
Par ailleurs, la Cour suprême du pays, à Qom, a confirmé la condamnation à mort du prisonnier politique kurde Shaker Behrouz.
La justice a accusé Behrouz d’avoir prétendument « tué un membre des pasdarans (IRGC) ».
Des agents pénitentiaires ont torturé et tué un jeune homme
Le 22 septembre, des agents du pénitencier du Grand Téhéran ont battu à mort Amir Hossein Hatami, 10 jours après le début de son incarcération. Il s’agit d’un civil de 23 ans originaire d’Ilam.
Le 25 septembre, les proches d’Hatami se sont rassemblés devant la prison. Ils ont demandé qu’ont tienne les autorités pénitentiaires pour responsables de sa mort.
Les pasdarans confirment détenir un membre du PJAK en détention
Le 28 septembre, le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (KHRN) a indiqué qu’il avait obtenu des informations. Selon celles-ci, les autorités détenaient blessé, Edrish Faghihi, membre du Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK). Pourtant, on avait précédemment signalé qu’il avait perdu la vie lors d’un affrontement avec les pasdarans.
Par la suite, les pasdarans ont confirmé qu’ils détenaient Faghihi dans sa base d’al-Mahdi à Oroumieh, dans la province d’Azerbaïdjan occidental.
Des informations précédentes avaient indiqué que le membre du PJAK est mort lors d’un affrontement entre le PJAK et les pasdarans à Bukan, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, le 24 juillet.
Des prisonniers d’opinion privés de repas en prison
Le 22 septembre, les 43 prisonniers politiques et religieux détenus dans le quartier 10 de la prison centrale d’Oroumieh ont refusé de recevoir leurs repas, pour protester contre l’opposition du conseil de classification de la prison au transfert des prisonniers malades vers un hôpital extérieur à la prison.
Après une journée, ils ont mis fin à leur grève, les autorités pénitentiaires ayant promis de satisfaire leurs demandes.
Les pasdarans ont menacé et attaqué des partis kurdes au Kurdistan irakien
Le 6 septembre, l’un des commandants des pasdarans a menacé d’une attaque militaire les partis d’opposition kurdes iraniens basés dans la région du Kurdistan irakien.
Le 9 septembre, les pasdarans ont mené des frappes aériennes et des bombardements d’artillerie dans les zones frontalières du Kurdistan irakien.
Bien qu’il n’y ait pas eu de victimes jusqu’à présent, les pasdarans ont annoncé que les attaques allaient se poursuivre.
Le ministère des renseignements a déclaré avoir tué un civil kurde
Le 12 septembre, le ministère iranien du renseignement à Piranshahr, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, a déclaré lors d’un appel téléphonique à la famille du civil kurde Yasser Mangouri que ses forces l’avaient tué par balle lors de sa détention le 17 juillet.
La Turquie a déporté neuf demandeurs d’asile kurdes iraniens vers le nord de la Syrie
Le 15 septembre, le Kurdistan Human Rights Network (KHRN) a rapporté que la police turque a détenu neuf demandeurs d’asile kurdes iraniens et 57 autres personnes originaires de la région du Kurdistan d’Irak près d’Istanbul le 21 août.
Le 24 août, les autorités ont expulsé les civils vers le nord-ouest de la Syrie, à Azaz, suscitant des inquiétudes quant à leur sort.
Les neuf demandeurs d’asile étaient entrés légalement en Turquie depuis l’Iran et tentaient de rejoindre l’Europe par bateau.
Selon les informations obtenues, les noms de ces personnes sont Damavand Pak-Seresht, Mobin Valad-Beygi, Afshar Rostami, Bahman Shadravan, Masoud Heydari, Saeid Ahmadi, Fardin Darvishpour, Hedayat Rokhzadi et Arman Rashidi-Hossein.
Source : Kurdistan Human Rights Network (KHRN)
