Yves Bonnet, préfet honoraire et ancien directeur de la DST, s’est joint aux participants au 15ème jour du sit-in continu devant l’ambassade iranienne à Paris le vendredi 4 mars 2011 en soutien des manifestants et des prisonniers politiques en Iran.
Il a encouragé les manifestants avec son discours :
« De tous les événements, de toutes les révolutions qui secouent actuellement le Proche et le Moyen-Orient, le plus important est celui non pas qui reste à venir, mais qui a commencé à se dérouler en Iran, le pays qui nous préoccupe de plus, parce qu’en raison de sa position géostratégique, en raison surtout du caractère tout à fait outrancier de ce régime, de ses méthodes, de son inscription comme l’antithèse parfaite de ce qui est notre démocratie l’Iran effectivement est le pays duquel nous attendons avec le plus d’impatience aujourd’hui une révolution qui est effectivement beaucoup plus difficile à engager, beaucoup plus difficile à tenir tant le régime a étendu ses tentacules dans l’ensemble de la société et tant surtout il la réprime avec une extrême férocité, toute expression d’une opposition quel qu’elle soit même si c’est une opposition n’est qu’intellectuelle, n’est que verbale, aujourd’hui nous aimerions bien inscrire sur la liste de tous ces pays qui secouent et qui mettent à bas les dictateurs et des dictatures, le régime iranien.
Car ce qui se passe aujourd’hui et qui est particulièrement intéressant et qui est nouveau, c’est qu’ils ne sont plus simplement des hommes qui ont contesté, c’est un régime dans son essence, dans son identité et cet essence du régime iranien est tellement tentaculaire puisqu’on peut parler à son propos d’ochlothéocratie, que son renversement est d’autant plus urgent, d’autant plus impératif. Nous nous sommes ici à Paris par une belle journée de fin d’hiver, ce n’est pas encore tout à fait le printemps, nous sommes ici qui apportant protestation silencieux, verbal mais hélas pas à la mesure de ce que nous aimerions entreprendre. Je crois tout de même que votre présence est un élément important. Elle est importante pour la population parisienne, pour la population française qui remarque, qui pro-acte, manifestation après manifestation, jour après jour, protestation après protestation, que la résistance iranienne est bien vivante, c’est une résistance qui se tient depuis plus de trente ans, une durée jamais égalée dans l’histoire de l’Humanité et elle est importante aussi pour les Iraniens , du peuple iranien, qui voit cette participation des Iraniens de la France, de leurs amis français, de tous ceux qui viennent, de quel pays qu’il viennent, de quelle nations qu’ils appartiennent, refusent l’horreur odieux d’ochlothéocratie et qui veulent aider à la mettre à bas. Il n’y a pas longtemps qu’on a cru que les verbes, les mots, les gestes ne suffisaient pas à battre les dictatures, et nous nous étions, il faut le dire, résigné à ce que certains régimes perdurent avec des moyens qui ne lésinent pas évidement sur l’odieux, sur la cruauté, et puis ce qui vient de se passer dans un certain nombre de pays que je ne citerai pas, ce qui vient de se passer et ce qui se passe encore, et qui peut figure ce qui se passerait dans quelques heures, dans quelques jours en Iran, nous encourage fortement. Il doit vous encourager surtout vous, les combattants d’une cause qui avaient tout sacrifié à cette cause. Car appartenir à l’OMPI, appartenir à la Résistance iranienne c’est un engagement extrêmement fort, volontaire et total. Je vais donc moi, en ce qui me concerne, qui suis votre combat depuis quelques dizaines d’années, pas beaucoup mais quand-même quelques dizaines d’années, je vais vous en remercier de tout cœur, car je dois dire que ce jour où comme à Tunis, comme au Caire, où comme ailleurs, cette odieuse dictature, bien pire, que celles qui viennent de se couler, sera enfin mis à bas, ce grand jour restera un grand jour non pas pour l’Iran, mais pour l’ensemble de l’humanité. Merci. »