CSDHI – Le ministère iranien du renseignement a arrêté plusieurs personnalités kurdes pour avoir assisté aux funérailles du prisonnier kurde Heidar Ghorbani.
Rassemblement pour les funérailles du prisonnier kurde
Le régime l’a récemment exécuté à la prison de Sanandaj.
Le ministère du renseignement a également interrogé des dizaines de personnes dans la ville de Kamyaran, dans l’ouest du pays, pour la même raison.
Selon l’organisation Hengaw, qui couvre l’actualité des régions kurdes d’Iran, à la date de jeudi, plus de 150 personnes avaient été convoquées et interrogées par les agents du renseignement.
Le site Internet rapporte également que le mollah Mirza Mohammad Rahmani, un éminent religieux ayant critiqué l’exécution de Heidar Ghorbani lors de ses funérailles, a été arrêté le mercredi 1er janvier.
Les agents du régime ont également arrêté Amanj Ghorbani, un militant écologiste kurde, pour avoir assisté à la cérémonie le mardi.
Ils ont aussi arrêté Hassan Ghorbani, le frère du prisonnier kurde exécuté, le 19 décembre après l’exécution de son frère.
Exécution secrète de Heidar Ghorbani
Heidar Ghorbani, un prisonnier kurde, a été exécuté en secret dans la prison centrale de Sanandaj à l’aube du 19 décembre. Son exécution a eu lieu sans que sa famille et son avocat en soient informés au préalable. Son corps a été enterré en secret par les autorités pénitentiaires.
Les habitants de Kamyaran se sont rassemblés devant le domicile de la famille de Heidar Ghorbani pour lui présenter leurs condoléances après son exécution secrète et précipitée.
Pendant la cérémonie de deuil du prisonnier politique kurde, les habitants ont scandé « les martyrs ne meurent pas » pour protester contre son exécution.
L’arrestation de Heidar Ghorbani a eu lieu en octobre 2016, en lien avec le meurtre de trois hommes affiliés aux forces paramilitaires Bassidj, qui aurait été commis par des individus associés à un groupe d’opposition armé. M. Ghorbani a nié toute appartenance à ce groupe et toute implication dans ce meurtre. Un tribunal révolutionnaire a conclu qu’il n’était pas armé. Toutefois, il l’a condamné à mort pour « baghy » (rébellion armée) à la suite d’un procès inéquitable et d’allégations selon lesquelles il aurait été torturé.
L’ONU condamne fermement l’exécution de Heidar Ghorbani
Le 22 décembre, les experts des droits humains des Nations unies ont condamné dans les termes les plus forts l’exécution arbitraire du prisonnier kurde iranien Heidar Ghorbani. Cela constitue une violation grave des obligations de l’Iran en vertu du droit international des droits humains.
» La République islamique d’Iran a exécuté M. Ghorbani en secret, sur la base de dispositions trop larges, à l’issue d’une procédure profondément viciée. Pourtant, son affaire était encore en cours d’examen par la Cour suprême. Dans le contexte de protestations continues et d’un mécontentement généralisé à l’égard des autorités, nous sommes préoccupés par le fait qu’une telle exécution arbitraire ait été menée pour répandre la peur », ont déclaré les experts.
« Nous regrettons profondément que, malgré nos multiples interventions sur le cas de M. Ghorbani, les autorités aient choisi de procéder à son exécution. Cet acte est un nouveau signe de mépris manifeste pour leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme – et pour les mécanismes internationaux des droits humains. Nous appelons le gouvernement à mettre fin à l’imposition et à l’exécution de la peine de mort », ont ajouté les experts.
Les experts ont déjà fait part de leurs préoccupations au gouvernement de la République islamique d’Iran concernant la condamnation à mort, les allégations de torture et les violations du droit à un procès équitable à l’encontre de M. Ghorbani. Ils ont également fait part de leurs préoccupations publiquement. Le gouvernement a envoyé des commentaires en réponse.
Source : Iran HRM