CSDHI – Le délinquant juvénile, Mostafa Emdadi, avait 16 ans au moment de son arrestation pour « participation à un meurtre » avec son cousin. La justice l’avait condamné à une peine de qisas (la loi du Talion) pour meurtre. Il attend actuellement son exécution à la prison de Khalkhal.
Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, Mostafa Emdadi est né le 2 mars 1999. Des agents iraniens l’ont arrêté dans le village de Nasaz pour « participation à un meurtre » le 9 mars 2015. Il n’avait alors que 16 ans et sept mois.
Les autorités ont placé le délinquant juvénile dans le quartier pour mineurs d’Ardabil pendant trois ans avant de le transférer à la prison de Khalkhal.
Des sources informées ont déclaré à Iran Human Rights : « Avant d’être arrêté, Mostafa étudiait à l’école. Il avait toujours l’habitude de dire qu’il voulait étudier pour avoir un avenir brillant. Le jour du meurtre, Mostafa a vu son cousin qui faisait son service militaire. Ils sont allés traîner avec l’homme assassiné. Ils se sont dirigés ensemble vers le barrage. Mostafa raconte : « Je me tenais à l’écart quand je les ai vus se battre. Je suis allé les séparer parce que mon cousin était en train de l’étrangler ». Mais il était trop tard lorsqu’il est arrivé.
« Mostafa devait être libéré quand il était dans le quartier des mineurs parce qu’il était complètement innocent. Il n’avait rien à voir avec le meurtre. Mais deux ans plus tard, le tribunal a voté à 50-50 pour les condamner tous deux à la peine de qisas », a ajouté la source.
L’Iran est l’un des rares pays au monde qui applique encore la peine de mort aux délinquants mineurs. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention relative aux droits de l’enfant, dont la République islamique est signataire, interdisent le prononcé et l’application de la peine de mort pour les crimes commis par un individu âgé de moins de 18 ans.
Pourtant, selon les données recueillies par IHR et les organisations internationales de défense des droits humains, la République islamique est responsable de plus de 70 % de toutes les exécutions de délinquants mineurs au cours des 30 dernières années. Les statistiques d’IHR montrent également que le régime a exécuté au moins 64 délinquants mineurs en Iran au cours des dix dernières années. Au moins quatre d’entre eux seront exécutés en 2020.
Source : IHR