CSDHI – Un manifestant iranien, ayant perdu la vue à cause des tirs des forces de sécurité lors des manifestations de novembre 2019 en Iran, s’est suicidé.
Il a participé aux manifestations de novembre 2019
Les forces de sécurité ont tiré des balles de plomb sur le manifestant iranien, Mohsen Mahmoudi Kariani, 28 ans, le 16 novembre 2019, lors de leur répression des manifestations à Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran.
Kariani, a tenté de se pendre il y a neuf mois, le 5 mai 2021. Il était alors en détention, et il était blessé. Il a d’ailleurs perdu ses deux yeux parce qu’on lui a refusé un traitement médical en prison. Il avait des problèmes financiers et psychologiques.
La nouvelle est publiée après neuf mois en raison de la pression exercée par les forces de sécurité sur sa famille.
Une source informée a déclaré qu’après sa libération, les forces de sécurité ont promis à la famille de M. Mahmoudi de leur donner une somme d’argent si elle s’abstenait de parler aux médias, mais après 18 mois, elles n’ont pris aucune mesure.
Les forces de sécurité ont menacé la famille du manifestant iranien
Selon l’Organisation Hengaw, les autorités chargées de la sécurité et les membres du conseil du village de Karian, à Kermanshah, avaient menacé la famille endeuillée pour qu’elle garde le silence sur son suicide.
En novembre 2019, des manifestations de rue massives ont éclaté dans des centaines de villes et villages d’Iran après une hausse soudaine des prix de l’essence. La violence de la réponse de l’État, le tir aveugle à balles réelles sur des foules de civils, a fait au moins 1 500 morts (avec de nombreux tirs documentés à la tête, au cou et à la poitrine, indiquant une intention létale), d’innombrables blessures par balles, gaz lacrymogènes et coups. Plus de 12 000 arrestations ont été effectuées en l’espace d’environ une semaine. Tout ceci révèle un niveau de violence d’État jamais vu en Iran depuis les années 1980. En outre, la fermeture de l’Internet imposée par l’État en Iran pendant environ une semaine et le black-out sur les informations ont permis à cette violence de se dérouler à l’abri des regards du monde.
Une autre pendaison
Auparavant, un autre manifestant iranien identifié comme Reza Omidi Yarijani, 22 ans, s’est pendu à la prison de Diezelabad à Kermanshah en mars 2019 après sa condamnation à la prison.
La nouvelle du suicide de Mohsen Mahmoudi Kariani est tombée alors que la deuxième série d’audiences du Tribunal des atrocités en Iran est en cours depuis dimanche.
Ce tribunal a été créé en 2020 pour enquêter sur le meurtre de manifestants lors de manifestations nationales en Iran en novembre 2019.
Le tribunal qui enquête sur les violations flagrantes des droits a accusé 160 responsables du régime, dont le guide suprême Ali Khamenei, de « crimes contre l’humanité ».
Source : Iran HRM