CSDHI – Un enseignant iranien, Mostafa Ranjbaran, professeur de biologie à Minab, dans le sud de l’Iran s’est suicidé en raison de pressions économiques insupportables.
Dans un tweet du jeudi 3 février, Mohammad Habibi, membre du conseil d’administration de l’Association professionnelle des enseignants iraniens, a qualifié « ces suicides parmi les enseignants, les travailleurs, les retraités et les étudiants » de « meurtre systématique ». Il a déclaré que les responsables du régime iranien en étaient responsables.
Nous ne disposons d’aucune information sur l’heure et la manière dont s’est produit le suicide de M. Ranjiran.
La nouvelle du suicide d’un autre enseignant intervient dans un contexte de protestations généralisées des enseignants au cours de l’année écoulée, allant de rassemblements dans diverses villes à des sit-in pour protester contre l’indifférence des autorités à l’égard de leurs moyens de subsistance.
Plusieurs professeurs se sont suicidés ces derniers mois en raison de la pression financière et économique
Fin janvier, un professeur de chimie de Kashan, dans le centre de l’Iran, est décédé après s’être immolé par le feu à l’intérieur de l’université de Kashan pour protester contre le fait qu’il ne recevait pas sa prime de retraite.
Le Dr Javad Safari avait pris sa retraite parce qu’il avait besoin d’argent. On lui a dit qu’ils n’avaient pas le budget pour payer sa pension.
En juin 2021, un professeur de mathématiques du secondaire s’est immolé devant le bâtiment du pouvoir judiciaire à Ispahan, dans le centre de l’Iran, pour protester contre une décision de justice l’obligeant à évacuer sa maison. Il est décédé plus tard des suites de ses brûlures.
Selon l’agence de presse officielle ISNA, l’homme s’appelait Amin Kianpour, 43 ans, père de deux filles.
Deux autres enseignants iraniens, Hassan Chenari et Gholam-Abbas Yahyapour, se sont suicidés ces derniers mois à cause de la pauvreté.
99% des enseignants vivent sous le seuil de pauvreté
Le Centre national des statistiques a annoncé que l’inflation annuelle a atteint 43 % en juin 2021. (Le site officiel Shahraranews.ir – 26 juin 2021)
Ghaffar Jalali, un professeur de mathématiques, a déclaré à Etemadonline : « À part les hauts fonctionnaires, 99 % de nos collègues vivent sous le seuil de pauvreté. » (Le site officiel salamatnews.com – 28 septembre 2021)
À propos de l’augmentation du seuil de pauvreté, Mohammad-Reza Mahboubfar, sociologue, a déclaré : « Le seuil de pauvreté d’une famille de quatre personnes était estimé à une moyenne de 12 millions de tomans (371 €) par mois en mars 2021. Aujourd’hui, le seuil de pauvreté a atteint 14 millions de Tomans (433 €) par mois. » (L’agence de presse officiel ROKNA – 25 juillet 2021)
Le panier alimentaire d’une famille de 3,3 personnes dépassait 3 millions de Tomans (92 €) par mois à la fin du printemps. (L’agence de presse officielle Shahraranews.ir – 26 juin 2021)
Bien entendu, l’achat de détergents, les soins de santé, les vêtements, les frais de transport, l’eau, l’électricité et le gaz ne sont pas pris en compte dans le calcul du coût du panier alimentaire. Comment un enseignant, en particulier une femme chef de famille, pourrait-il/elle subvenir aux besoins de ses enfants avec des salaires mensuels aussi bas ?
Source : Iran HRM