CSDHI – Hasti Amiri, étudiante à l’Université Allameh Tabataba’i, est accusée d’avoir publié des messages sur Twitter contre la peine de mort et d’avoir participé à des manifestations d’étudiants. La justice l’a condamnée à un an de prison et à des interdictions de participer à des rassemblements d’étudiants, pour « propagande contre le système ». Elle
Iran Human Rights condamne la répression croissante en Iran et demande la révocation immédiate de la sentence de Hasti Amiri. Le directeur Mahmood Amiry-Moghaddam a déclaré : « Emettre des peines de prison pour des activités légales et civiles, comme exprimer une opinion sur la peine de mort, est le sommet de l’étouffement de la liberté d’expression dans la République islamique. Cela démontre également la crainte des autorités face à l’opposition croissante à la peine de mort. »
Dans un message sur Twitter, elle a écrit : « Il y a environ deux mois, alors que j’étais au travail, j’ai appris que les forces de sécurité étaient entrées dans la maison de mon père avec un mandat d’arrêt. Après avoir fouillé la maison, ils ont déclaré que je devrais me rendre devant la branche 2 du tribunal d’Evine dans les jours à venir. Une visite qui s’est terminée par une inculpation, une nouvelle affaire et une détention de nuit à la prison d’Evine. »
« Les infractions ayant conduit à mon inculpation sont : Tout d’abord, le fait d’avoir tenu une photo à l’entrée de l’université d’Alameh le 8 mars et, deuxièmement, pour les positions que j’ai prises sur Twitter pour défendre le droit à la vie et contre la peine capitale. En attendant, le fait que je n’aie pas le droit d’assister à des rassemblements d’étudiants autres que les cours est la partie la plus ridicule », a-t-elle écrit.
L’opposition à la peine capitale s’est accrue ces dernières années. Elle s’exprime directement dans des campagnes sur les médias sociaux ou dans le cadre du mouvement abolitionniste.
La répression de la société civile appelant à l’abolition de la peine de mort illustre le fait que les autorités de la République islamique considèrent toute action pacifique contre la peine de mort comme une menace pour leur existence même.
À l’occasion de la 18e Journée mondiale contre la peine de mort, Iran Human Rights et la Coalition mondiale contre la peine de mort ont publié les résultats d’une enquête menée sur « l’opinion des Iraniens sur la peine de mort ». L’institut GAMAAN a été chargé de réaliser l’enquête du 3 au 11 septembre 2020 auprès de 20 000 personnes vivant en Iran.
Les résultats ont révélé que 70 % des Iraniens sont soit totalement opposés à la peine de mort (44 %), soit ne l’approuvent que dans des cas uniques (26 %).
Source : IHR