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Répression des dissidents et poursuite des manifestations d’enseignants

Last Updated: 26 avril 2022By Tags:

CSDHI – Jeudi, les enseignants iraniens devraient organiser une nouvelle série de manifestations dans le cadre d’un mouvement national qui dure depuis des mois. Ce mouvement réclame une augmentation des salaires de misère ainsi que la protection des droits des enseignants et des étudiants. Les nombreuses arrestations d’enseignants militants et de syndicalistes, dont beaucoup se sont soldées par des peines de prison de plusieurs années dans le cadre d’une répression plus large de l’activisme social, démontrent le mépris du régime pour ces droits.

Mardi, la menace de telles mesures de répression a été renforcée. En effet, selon l’ONG Iran Human Rights basée en Norvège, M. Bodaghi a déclaré : « Ma condamnation à cinq ans de prison a été prononcée pour avoir cherché la justice et la liberté, et pour avoir voulu améliorer le système éducatif et les droits des enseignants et des élèves ».

Sur son site Internet, cette même ONG a déclaré que la condamnation de M. Bodaghi reflétait une « escalade » générale des « arrestations, condamnations et convocations » visant diverses personnes. Six militants des droits civils et des droits des travailleurs ont été arrêtés au cours de la seule journée du 15 avril, à la suite de descentes inexpliquées et probablement illégales à leur domicile. Parallèlement, deux chrétiens convertis ont été condamnés à deux ans de prison pour avoir participé à une « église de maison », selon l’agence de presse Human Rights Activists News Agency (HRANA).

Le régime iranien a longtemps eu le taux d’exécutions par habitant le plus élevé au monde. D’ailleurs, un grand nombre d’exécutions ont lieu chaque année pour des raisons politiques. Si l’on tient compte du nombre de détenus tués par la torture ou les mauvais traitements, ou qui meurent dans des circonstances mystérieuses alors qu’ils sont détenus par l’État, le taux d’exécution serait nettement plus élevé.

Rasoul Bodaghi, organisateur de précédentes manifestations d’enseignants, avait été condamné à cinq ans de prison pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et « diffusion de propagande ».

Au cours des deux dernières semaines, au moins deux nouveaux incidents ont été signalés. Milad Jafari, un Iranien kurde de 25 ans, a été arrêté le 7 avril et emmené au poste de police de Shapour, où il est décédé 24 heures plus tard, selon les informations. Sa mort n’a été révélée à sa famille que le 11 avril, après quoi plusieurs explications contradictoires leur ont été données, notamment un accident et une overdose de médicaments. Cependant, les proches qui ont vu le corps ont déclaré qu’il saignait du nez et de la bouche et qu’il avait des bleus sur la poitrine.

Un autre Kurde est mort dans des circonstances similaires dans le même poste de police en février, qui a fait l’objet de nombreux rapports de torture dans le passé.

Jeudi dernier, Mehdi Salehi Ghaleh-Shahrokhi, un autre prisonnier, a été déclaré mort. Les autorités de la prison centrale d’Ispahan auraient appelé sa famille pour l’informer de son décès, mais aucune explication cohérente n’a été donnée, comme ce fut le cas pour la famille de M. Jafari. Selon certaines informations, le coma de M. Salehi aurait été causé par l’administration d’un mauvais médicament, ce qui a alimenté les spéculations selon lesquelles son traitement aurait été délibérément bâclé, soit comme une forme de torture, soit comme une forme d’exécution extrajudiciaire.

À l’exception des plus proches parents du prisonnier, personne n’a pu assister aux funérailles de M. Salehi, organisées par les autorités elles-mêmes sans permettre à quiconque de regarder de près l’état de son corps. Ceux qui se sont présentés ont été filmés sous plusieurs angles. On leur a dit que s’ils parlaient aux médias de l’affaire Salehi, ils risquaient des peines de prison.

Face à de telles menaces, les défenseurs des droits humains en dehors de l’Iran doivent assumer une grande partie de la charge que représente la diffusion de son cas. « Quelle que soit la cause de la mort annoncée par les autorités, son cas doit faire l’objet d’une enquête sur un meurtre extrajudiciaire par une mission internationale d’établissement des faits », a déclaré Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur d’Iran Human Rights. Toutes les personnes de la chaîne de commandement doivent être tenues pour responsables, y compris les responsables de la prison, le chef du pouvoir judiciaire et le Guide suprême de la République islamique d’Iran. »

Source : Stop au Fondamentalisme

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