CSDHI – La semaine dernière, un homme de 24 ans qui avait exprimé son admiration pour le Corps des gardiens de la révolution (les pasdarans) sur les médias sociaux semblait se préparer à exécuter une fatwa de l’Iran, vieille de 33 ans, qui demandait la mort de l’auteur des Versets sataniques, Salman Rushdie. L’incident s’est produit quelques jours seulement après que le ministère américain de la justice a rendu publiques des informations sur la tentative d’assassinat de John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, par un membre des pasdarans.
Des informations similaires ont été rendues publiques sur les opérations menées par les autorités albanaises contre les espions et les terroristes potentiels de l’Iran dans ce pays qui abrite également le quartier général en exil des Moudjahidines du peuple d’Iran (MEK).
Le 12 juillet, des mandats de perquisition ont été délivrés par la cour spéciale de lutte contre la corruption et le crime organisé pour un certain nombre de lieux liés à des agents connus ou présumés du régime iranien. Il a été affirmé que les perquisitions, saisies de biens et détentions qui ont suivi avaient pour but de contrecarrer « toute attaque terroriste potentielle ».
La menace d’une telle attaque est largement connue en Albanie depuis mars 2018, quand les autorités auraient déjoué une attaque du siège du MEK avec un camion piégé. Trois mois plus tard, l’organisation mère du MEK, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), a planifié un rassemblement international d’expatriés et de partisans politiques iraniens juste en dehors de Paris. Quatre agents iraniens, dont un diplomate de haut rang, ont été pris en pleine tentative d’attentat de l’événement.
Le jour même de l’attentat contre Salman Rushdie, le coordinateur des négociations nucléaires de l’Union européenne a remis au gouvernement iranien ce qu’il a appelé le « texte final » d’un accord visant à rétablir le respect mutuel du Plan d’action global conjoint. En réponse à ce texte, lundi dernier, Téhéran a tenté une fois de plus de faire traîner les négociations et d’obtenir de nouvelles concessions de ses adversaires occidentaux.
Les critiques ont trouvé les actions du régime frustrantes depuis que les efforts sincères de l’Iran pour relancer l’accord ont commencé il y a 17 mois. Les négociations ont été suspendues pendant cinq mois après l’élection d’Ebrahim Raïssi comme nouveau président de l’Iran en juin 2021. Les négociateurs iraniens sont finalement retournés à Vienne pour de nouvelles discussions, cette fois armés d’une nouvelle série d’exigences déraisonnables et d’une détermination sensiblement plus forte à ne pas céder. Téhéran a insisté sur le fait que ses représentants ne reviendraient que pour finaliser un accord basé sur toutes les demandes en suspens du régime après que les pourparlers aient été brusquement interrompus une nouvelle fois en mars.
En toute circonstance, l’obstination de l’Iran serait frustrante. Mais elle l’est d’autant plus maintenant que davantage de personnes sont conscientes des menaces terroristes qui sont soit directement liées, soit étroitement associées aux dirigeants iraniens. Ces deux événements mettent en évidence le mépris flagrant du régime pour toutes les lois internationales et ses attentes en matière d’impunité. Ils révèlent également la fragilité du régime en démontrant son incapacité à renoncer à son soutien au terrorisme ou à la perspective d’un allègement des sanctions dans le cadre d’un nouvel accord nucléaire.
Lorsque le guide suprême de l’Iran, Ali Khamenei, a présenté Raïssi comme le seul candidat viable à la présidence, une grande partie de la population iranienne l’a surnommé le « boucher de Téhéran ». Après son élection, de nouvelles manifestations ont rapidement éclaté, avec le taux de participation le plus bas de l’histoire du régime iranien. Des chants « mort à Raïssi » et « mort au dictateur », en référence à Khamenei, étaient entendus.
Le taux d’exécutions a plus que doublé depuis l’entrée en fonction de Raïssi, avec plus de prisonniers tués au cours du premier semestre 2022 qu’au cours du premier semestre 2021. Cependant, cela semble n’avoir fait qu’accroître l’indignation mondiale face aux violations des droits humains et aux protestations du régime.
La tentative de meurtre sur Salman Rushdie et les informations sur les tentatives d’assassinat à Achraf 3 et de l’ambassadeur Bolton nous rappelle que le mépris de Téhéran pour les droits humains s’étend au-delà de ses propres frontières. Les décideurs occidentaux doivent donc comprendre que leurs interactions avec le régime iranien doivent tenir compte de toutes ses activités néfastes.
Source : Stop au Fondamentalisme