CSDHI – On comptabilise au moins 54 manifestants tués par les forces de sécurité lors des protestations à travers l’Iran. Dans de nombreux cas, la restitution des corps est subordonnée à des enterrements secrets. Des centaines de personnes ont également été blessées ou arrêtées. Les perturbations et les coupures d’Internet se poursuivent dans tout le pays.
Iran Human Rights implore une nouvelle fois la communauté internationale de prendre des mesures urgentes pour mettre fin aux massacres d’Iraniens. Le directeur, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « Le peuple iranien réclame des droits qui lui ont été retirés par la République islamique pendant plus de 40 ans. Aujourd’hui, la République islamique répond à leurs protestations pacifiques par des balles. » Il a ajouté : « Les condamnations et les expressions d’inquiétude ne suffisent plus. La communauté internationale et toute personne qui adhère aux principes des droits humains, doivent maintenant soutenir les demandes du peuple iranien. »
Alors que les manifestations nationales déclenchées par le meurtre de Mahsa Amini (Jina) par la police entrent dans leur huitième jour, : au moins 54 manifestants tués par les forces de sécurité et des centaines de blessés.
Au moment de la rédaction de ce rapport, l’IRIB de la République islamique a confirmé 35 décès.
Les manifestants tués par les forces de sécurités dans au moins 13 provinces différentes
Mazandaran : 20 personnes
Gilan : 8 personnes
Azerbaïdjan occidental : 7 personnes
Kermanshah : 5 personnes
Kurdistan : 4 personnes
Kohguilouyeh-et-Bouyer-Ahmad : 2 personnes
Alborz : 2 personnes
Ispahan : 1 personne
Ilam : 1 personne
Azerbaïdjan oriental : 1 personne
Zanjan : 1 personne
Téhéran : 1 personne
Khorassan-e Razavi: 1 personne
Selon les informations obtenues par Iran Human Rights auprès des victimes de violences policières et après avoir examiné les preuves vidéo, les forces de sécurité ont fait un usage disproportionné de la force et des balles réelles pour réprimer les manifestations pacifiques de ces derniers jours, ce qui constitue une violation claire et flagrante du droit international.
D’autre part, citant le chef de la police de la province de Gilan, les médias officiels ont fait état de l’arrestation de 739 manifestants, dont 60 femmes, dans cette seule province.
Une source sur le terrain a déclaré à Iran Human Rights : « Les blessés ne peuvent pas se rendre dans les établissements médicaux car ils seront arrêtés. C’est pourquoi la plupart des gens se soignent à domicile. »
Cela met la vie des manifestants en danger. Les hôpitaux et le personnel médical devraient avoir le droit de soigner les blessés sans la présence des forces armées.
L’accès à Internet a également été soit gravement perturbé, soit complètement coupé au cours des trois derniers jours. Instagram, WhatsApp, Signal, Google Play et l’App Store sont tous hors service et leurs sites web ont été filtrés. Les perturbations d’Internet ont retardé la diffusion d’informations sur les manifestants qui ont été tués, blessés ou arrêtés. Par conséquent, le nombre de morts mentionné correspond aux manifestants tués avant le 23 septembre.
Mahsa (Jina) Amini était une jeune fille de 22 ans originaire de Saqqez (Kurdistan) qui s’était rendue à Téhéran avec sa famille pour rendre visite à des proches dans cette ville lorsqu’elle a été arrêtée par des agents de la patrouille des mœurs, le 14 septembre. Peu après, elle a perdu connaissance au poste de police de Vozara et est tombée dans le coma. Selon les témoignages, Mahsa a été battue par les agents qui l’ont arrêtée dans le fourgon de police, puis au poste de police. Son décès a été officiellement déclaré à l’hôpital de Kasra le 16 septembre.
Source : IHR