CSDHI – Le bilan des victimes de la répression lors des manifestations en Iran s’élève à au moins 201 morts, dont 23 enfants. L’enquête sur l’ampleur de la répression et le nombre possible de morts au Kurdistan au cours des trois derniers jours est toujours en cours. L’Internet de la ville a été sévèrement perturbé.
Iran Human Rights (IHR) met en garde contre l’imminence d’une répression sanglante contre les manifestants et les habitants du Kurdistan, de Sanandaj en particulier. Il demande une action urgente de la part de la communauté internationale. Son directeur, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « La communauté internationale doit empêcher de nouvelles tueries au Kurdistan en émettant une réponse immédiate. »
Au cours de la semaine dernière, de nombreux écoliers protestataires ont été arrêtés dans les rues et dans les écoles. Des vidéos partagées sur les médias sociaux confirment que les forces de sécurité ont violemment réprimé les protestations des écoliers. « Les enfants ont le droit légal de manifester, les Nations unies ont l’obligation de défendre les droits des enfants en Iran en faisant pression sur la République islamique », a déclaré le directeur d’Iran Human Rights, Mahmood Amiry-Moghaddam.
Selon les informations obtenues par IHR, parmi les 201 manifestants tués, victimes de la répression du régime, 23 étaient âgées de moins de 18 ans. Toutefois, les vérifications de leur âge manquent encore de documents probants. Iran Human Rights s’efforce d’obtenir la confirmation de leur âge.
Iran Human Rights a pu confirmer cinq décès au Kurdistan au cours des derniers jours. La ville de Sanandaj dans la province du Kurdistan a été le théâtre de vastes manifestations et de répressions sanglantes au cours des trois derniers jours. Le nombre actuel de décès confirmés ne comprend pas ceux qui ont été tués à Sanandaj au cours des trois derniers jours.
Les universités et les écoles du pays ont également participé aux manifestations de ces deux dernières semaines, faisant de leur répression une priorité pour l’État. Les forces de sécurité se sont rendues dans plusieurs écoles où des manifestations ont eu lieu et ont arrêté leurs élèves.
Des manifestants ont été tués dans 18 provinces, le plus grand nombre ayant été signalé au Sistan-Baloutchistan, à Mazandaran, à Gilan, au Kurdistan et en Azerbaïdjan occidental. Les victimes de la répression tuées les plus nombreux ont été signalées les 21, 22 et 30 septembre.
Des décès ont été enregistrés dans 18 provinces :
- Sistan-Baloutchistan : 93 personnes ;
- Mazandaran : 28 personnes ;
- Kurdistan : 14 personnes ;
- Gilan : 12 personnes ;
- Azerbaïdjan occidental : 12 personnes ;
- Téhéran : 11 personnes ;
- Kermanshah : 8 personnes ;
- Alborz : 5 personnes ;
- Khorassan-e Razavi : 3 personnes ;
- Ispahan : 3 personnes ;
- Kohguilouyeh-et-Bouyer-Ahmad : 2 personnes ;
- Zanjan : 2 personnes ;
- Qazvin : 2 personnes ;
- Azerbaïdjan oriental : 2 personnes ;
- Semnan : 1 personne ;
- Ilam : 1 personne ;
- Bushehr : 1 personne ;
- Khouzistan : 1 personne.
Certains ont été tués sur le coup. D’autres ont succombé à leurs blessures plus tard. Selon les informations reçues par IHR, de nombreux manifestants blessés se sont vus refuser l’admission dans les hôpitaux et les centres médicaux ou ont été soignés à domicile par crainte d’être arrêtés.
Le 9 octobre, des manifestations ont eu lieu à la prison centrale de Rasht (Lakan). Selon les informations, au moins six prisonniers ont été tués par des pasdarans. Iran Human Rights continue d’enquêter sur les événements du dimanche. Il n’a pas inclus les décès survenus à la prison dans le nombre de décès de manifestants.
Les travailleurs contractuels de la pétrochimie et du pétrole à Asalouyeh, Bushehr et Abadan ont également rejoint les grèves et les protestations nationales.
Iran Human Rights a également reçu de nombreuses informations faisant état d’arrestations massives de manifestants et d’activistes de la société civile, identifiés par les services du renseignement. L’utilisation de la torture et des mauvais traitements contre les manifestants a été largement rapportée, avec au moins deux décès en détention. Des familles ont déclaré à Iran Human Rights que leurs proches étaient soumis à des pressions pour obtenir des aveux télévisés.
Le 30 septembre, les gens se sont rassemblés après la prière du vendredi à Zahedan pour protester contre le viol d’une jeune fille baloutche de 15 ans par le chef de la police de Chabahar. Ces protestations ont été réprimées dans le sang par les forces de sécurité. Ce jour s’appelle désormais « Zahedan’s Bloody Friday » (Vendredi sanglant de Zahedan). Le nombre de personnes tuées est d’au moins 90 selon la Baluch Activists Campaign. Certains sont morts de blessures depuis la répression sanglante. Le 3 octobre, quatre autres citoyens baloutches qui conduisaient une voiture à toit ouvert ont été abattus par un hélicoptère militaire dans le nord de Zahedan. Iran Human Rights n’a pas compté leurs morts dans le nombre total.
Il est important de noter que les efforts visant à vérifier bon nombre des décès signalés sont entravés par des problèmes de sécurité et la coupure d’Internet. Par conséquent, bon nombre des meurtres signalés font toujours l’objet d’une enquête et le nombre exact des victimes de la répression qui ont été tués est plus élevé.
Source : IHR