Les députés iraniens reviennent sur leur appel à l’exécution des manifestants, 59e jour de manifestations
CSDHI – Le dimanche 13 novembre 2022, la colère de la population a poussé les députés iraniens à renoncer à demander l’exécution des Iraniens arrêtés lors des manifestations. Dans un communiqué, le service des relations publiques du Majlis [Parlement] a déclaré qu' »une lettre attribuée à 227 députés au chef du pouvoir judiciaire concernant la classification du cas des citoyens détenus sous l’accusation de moharebeh est fausse. »
Les étudiants universitaires ont repris les manifestations contre le régime à Téhéran et à Oroumieh. Dans la capitale, les étudiants ont boycotté les cours dans les universités de Téhéran, Allameh Tabatabaei, Meli [Beheshti], Al-Zahra, Pardis Islamic Azad, et Sooreh.
Les étudiants ont scandé : « Jurant le sang des martyrs, nous résistons jusqu’au bout », « Les étudiants sont réveillés et détestent votre tyrannie », « Nous nous souleverons tous si [le régime] s’empare d’un seul étudiant » et « Les étudiants emprisonnés doivent être libérés ». Les lycéens de Téhéran et de Karaj ont repris leurs protestations en scandant « Mort au dictateur ! ».
Le 13 novembre a marqué le 59e jour des protestations contre le régime en Iran. Les manifestations ont commencé après le meurtre odieux de Mahsa Amini, 22 ans, en garde à vue. Cependant, elles se sont immédiatement transformées en une révolution contre l’ensemble du régime théocratique.
Selon l’opposition iranienne Mojahedin-e Khalq (MEK), les protestations se sont étendues à 220 villes. Le régime a tué plus de 550 citoyens. Il en a blessé des dizaines de milliers et en a arrêté plus de 30 000. Le MEK a publié les noms de 402 manifestants tués.
Développements clés
Les manifestations se sont poursuivies dans les différents quartiers de Téhéran et dans au moins 15 autres villes le 13 novembre. « Les manifestations contre le régime ont repris à Tabriz, Chiraz, Téhéran, Karaj, Dezful, Kashmar, Sanandaj, Sardasht, Saqqez, Ispahan, Kermanshah, Piranshahr, Arak, Mashhad, Khorramabad et Aligudarz », a rapporté la chaîne de télévision d’opposition Simay-e Azadi.
Dans son discours lors de la cérémonie « De novembre [2019] au printemps de la révolution démocratique », la présidente élue du CNRI de l’opposition iranienne Maryam Radjavi a salué les manifestants en Iran. « Le plus grand atout de l’Iran n’a jamais été sous terre. Le plus grand atout de l’Iran défile dans les rues en ce moment même », a-t-elle déclaré. « En tant que femme musulmane, je répète : Non au voile obligatoire, non à la religion obligatoire, et non à un gouvernement obligatoire. »
Les Iraniens épris de liberté ont poursuivi les rassemblements à Paris, Vienne, Stuttgart, Stockholm, la Hauge, Göteborg et Cologne le 12 novembre, soutenant la révolution actuelle en Iran. Ils ont scandé des slogans populaires tels que « Mort à Khamenei ! » « Les mollahs doivent disparaître ! » et « Mort à l’oppresseur, que ce soit le Shah ou un dirigeant suprême [Khamenei] ! ».
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a déclaré : « Nous avons demandé de nouvelles sanctions européennes qui viseront une trentaine de personnes responsables de la répression, et plus encore… »
Hillel Neuer, directeur exécutif d’UN Watch, a déclaré : « Pour la première fois dans l’histoire, le Conseil des droits humains des Nations unies tiendra une session d’urgence sur l’Iran. Nous demandons la création d’une commission d’enquête internationale, et plus encore… »
Le secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré : « Il est temps que l’administration Biden s’exprime clairement : nous sommes aux côtés du peuple iranien, pas du régime. »
« Les dirigeants et l’exécutif meurtrier de l’Iran, les voyous du Bassidj et les pasdarans terroristes doivent être poursuivis et sanctionnés », a écrit der Spiegel le 9 novembre.
Le site officiel Seday-e Iran a rapporté que « Vajihollah Azarang, l’un des commandants du Corps d’opérations spéciales des pasdarans à Karbala 25, a été tué par des inconnus aux frontières du nord-ouest samedi midi. »
Manifestations dans la province de Téhéran
Les étudiants des facultés de mathématiques, de statistiques et d’informatique de l’Université de Téhéran sont en grève.
L’Institut d’enseignement supérieur d’art et d’architecture de Pars chante : Nous risquons nos vies, la tyrannie, ça suffit !
Les étudiants de la faculté des sciences sociales de l’université de Téhéran scandent : Nous détruisons tout si un seul étudiant s’empare de nous !
Des lycéens scandent : C’est le mouvement de novembre, la dictature est terminée !
Les étudiants des facultés d’électricité et d’informatique de l’Université Meli [Beheshti] poursuivent leurs protestations, condamnant la détention et la suspension arbitraires d’étudiants.
Les étudiants de l’université de Sooreh scandent : Jurant sur le sang des martyrs, nous résisterons jusqu’au bout !
On a pu voir des scènes d’étudiants de l’université Allameh Tabataba’i rassemblés pour protester et poursuivre les manifestations nationales contre le régime.
Les étudiants de l’université Allameh Tabataba’i poursuivent les protestations contre le régime dans tout le pays.
Des manifestants incendient une image de Khamenei dans le district de Shah Abdolazim, en disant : « Khamenei est un meurtrier ; son pouvoir est illégitime ! »
Les habitants du district de Shahr-e-Ziba organisent un rassemblement de protestation et poursuivent les manifestations nationales contre le régime.
Les manifestants du district d’Ekbatan scandent : Pauvreté-corruption-prix élevés ! Nous allons renverser ce régime !
Province d’Alborz
Les lycéennes de Karaj chantent : C’est l’année du renversement de Khamenei !
Province de l’Azerbaïdjan occidental
Des étudiants de l’Université islamique d’Oroumieh scandent : Les mollahs doivent disparaître !
Les citoyens de Beyravan, Sardasht, chantent : Nous sommes des enfants du feu et du sang et nous vengerons les martyrs !
Les habitants du village de Beyravan, dans la banlieue de Sardasht, chantent contre les forces du régime Jash, en disant : Nous vengeons le défunt Heyman Hamzeh !
Manifestations dans la province du Kurdistan
Des manifestants ont installé une banderole sur le pont des sciences médicales, à Sanandaj, sur laquelle on peut lire : Khamenei, dis bonjour à la fin !
Province de Kermanshah
Des manifestants de Kermanshah écrivent en graffitis « Révolution 2022 ; rejoignez-nous ! ».
manifestations dans la province de Fars
Des manifestants de Chiraz incendient un monument pro-régime.
Province de Bushehr
Les autorités battent à mort l’officier de marine Hossein Hajian, 27 ans, et saisissent son corps. Le régime a conditionné la livraison du corps sans vie à sa famille pour déclarer qu’il est mort dans un accident et l’enterrer en silence.
Source : INU
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