CSDHI – Au moins 850 personnes ont été exécutées en Iran ces 15 derniers mois dans une dégradation de la situation des droits humains sous le Président Rohani, a déclaré lundi le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran.
Le Dr Ahmed Shaheed, qui a été « choqué » par la pendaison le 25 octobre de la jeune Reyhaneh Jabbari, âgée de 26 ans, a décrit une « montée en puissance dans les exécutions », conférant à l’Iran le taux le plus élevé de peine de mort au monde par habitant.
« L’ampleur des peines capitales est choquante », a déclaré Shaheed aux journalistes. « Nous avons vu une personne exécutée pour avoir fait un don à une organisation étrangère », en référence à Gholam-Reza Khosravi exécuté le 1 juin 2014 pour avoir participé au téléthon d’une chaine de télévision de l’opposition, Sima-ye-Azadi (le visage de la Liberté)
Le rapporteur a dit qu’il avait soulevé à plusieurs reprises avec Téhéran des questions quant à l’équité du procès de Reyhaneh Jabbari.
La flambée des exécutions montre que Rohani n’a pas réussi à tenir ses promesses de campagne sur l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans son pays, un an après sa prise de fonction, a-t-il noté.
« Il est incapable de résoudre les problèmes, incapable d’arrêter cette tendance, de convertir ses promesses d’arrêter cette tendance en cours », a déclaré Shaheed.
Depuis sa nomination en tant que Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en 2011, le Dr Shaheed n’a jamais été autorisé à se rendre en Iran, mais il a parlé à quelques 400 Iraniens, se servant de Skype et parfois même recevant des appels depuis des prisons.
Shaheed a exprimé la préoccupation de nombreux Iraniens selon laquelle les négociations en cours sur le programme nucléaire de Téhéran avaient permis aux droits de l’homme d’être mis en attente.
Dans son rapport à l’Assemblée générale des 193 nations, Shaheed a également soulevé des préoccupations sur la liberté de la presse, notant que 35 journalistes sont actuellement derrière les barreaux en Iran. Au moins 300 personnes sont en prison pour leurs pratiques religieuses dont 120 Bahaïs et 49 chrétiens.
Le rapport a également évoqué une baisse du nombre de femmes inscrites dans les universités, de 62 % en 2008 à 48 % l’année dernière.
A l’Assemblée générale de l’ONU, il est prévu le mois prochain de voter sur un projet de résolution présenté par le Canada et d’autres pays condamnant les violations des droits de l’homme en Iran.