CSDHI – La police en Iran a fermé au moins 26 cafés à Téhéran la semaine dernière pour « non-respect de certains règlements », notamment « le port incorrect du voile et le fait de fumer des cigarettes ».
Le propriétaire d’un café ouvert il y a sept ans à Téhéran a déclaré à un quotidien local : « Mardi dernier, les agents sont venus dans notre café et ont fermé notre établissement. Bien que dans le passé, nous ayons reçu quelques avis concernant certains règlements, cette fois ils nous ont dit de fermer. »
« Personnellement, j’ai entendu dire par des collègues que 26 cafés Internet ont été fermés », a-t-il dit.
Parmi les nombreux prétextes de la police pour mettre en œuvre des mesures de répression, on trouve « l’absence de visibilité adéquate lors de contrôles de sécurité » qui peuvent être interprétés n’importe comment lors des raids dans les cafés.
Le 19 novembre, un commandant de la police des moeurs à Téhéran a signalé une hausse de 20 à 50 % de la répression contre les producteurs de récepteurs satellite et d’antennes dans le pays.
Les patrons de cafés de Téhéran estiment que la nouvelle vague de fermeture est d’une rare sévérité car elle touche certains des cafés les plus célèbres et les plus fréquentés de la capitale.
Par ailleurs, le commandant de police d’Oroumiyeh dans le nord-ouest de l’Iran, a déclaré qu’environ 53 salons de coiffure avaient été fermés dans la ville pour avoir offert des coupes « occidentales ».
En 2012, la police iranienne et le ministère de la Culture ont introduit cinq styles de coiffure pour hommes, auxquelles les salons de coiffure ont été obligés de se conformer, malgré un échec retentissant.
Dans le passé, le ministère iranien de l’Orientation avait produit et visualisé un catalogue de coupes de cheveux autorisées. Le « journal de coiffures iraniennes approuvées par le ministère de l’Orientation » a été visualisé lors d’un show à Téhéran. La liste des styles interdits comprend notamment les queues de cheval et des mèches.
En 2010, un religieux iranien a affirmé que les femmes portant des vêtements impudiques provoquaient des catastrophes naturelles. Kazem Sediqi, l’imam du vendredi à Téhéran, avait déclaré : « Beaucoup de femmes qui ne s’habillent pas modestement déroutent les jeunes gens et propagent l’adultère dans la société, ce qui augmente les tremblements de terre ».
La police iranienne effectue des contrôles d’inquisition réguliers, arrêtant les femmes et les jeunes, sous prétexte de code vestimentaire et de coiffure.
Les mesures de répression sur les femmes et les jeunes, à motif purement politique, se sont intensifiées ces dernières semaines à travers l’Iran avec des pendaisons publiques pour aviver la peur dans la société, afin de contenir les protestations publiques contre le pouvoir.