CSDHI – Farinaz Khosravani, une employée de l’Hôtel Tara à Mahabad, ville principalement kurde du nord-ouest de l’Iran, a sauté vers la mort du quatrième étage de cet hôtel lundi, selon BasNews dans le Kurdistan irakien.
Selon les témoins oculaires et les médias locaux Farinaz Khosravani s’est défenestrée pour échapper à un viol par un officier de l’armée. (L’agression n’a pas été confirmée par International Business Times.)
Sa mort a déclenché des manifestations et des affrontements violents avec les agents de sécurité à Mahabad. Malgré l’état d’urgence déclaré par le gouvernement local et le déploiement des forces de sécurité de l’Iran et des gardiens de la Révolution à Mahabad pour contrôler la situation jeudi, les habitants ont continué à manifester.
Samedi a marqué le troisième jour de manifestants sont descendus dans les rues pour réclamer la justice et la poursuite de l’officier militaire.
Un média a rapporté qu’au moins 25 personnes avaient été blessées depuis jeudi.
Les militants ont publié sur Twitter des photos de l’incendie de l’hôtel par des manifestants et la répression violente qui s’est abattue à Mahabad.
Un média a rapporté que les agents de sécurité avaient tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur les manifestants.
Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne qui vit en exil à Paris, a déclaré dans un communiqué qu’elle soutenait les manifestations. Le CNRI est une coalition de l’opposition regroupant cinq organisations politiques.
Les protestations de Mahabad ont mobilisé des manifestations de Kurdes vivant en Irak, en Syrie et en Turquie. Les Kurdes des trois pays ont défilé dans leurs villes respectives, brandissant des pancartes avec « Justice pour Farinaz », « les femmes de Kobané sont solidaires avec la révolte de Mahabad et demandent justice pour Farinaz ».
Tandis que la population locale manifestait à Mahabad, des milliers d’enseignants rassemblés dans la capitale iranienne Téhéran cette semaine appelaient à de meilleurs salaires et la libération de Rassoul Bodaghi, un professeur emprisonné pour cinq ans, accusé de propagande et de collusion, a rapporté la presse.
Au moins 6000 personnes ont manifesté à Téhéran. Le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei a dénoncé les manifestations enseignantes comme « des complots de l’ennemi et de ceux qui en veulent au régime islamique ».
Malgré la violence à Mahabad, le gouvernement iranien n’a pas publié de communiqué public sur la situation, mais les extrémistes religieux du pays ont fustigé les manifestants. Le silence radio à Téhéran indique qu’un combat plus large se déroule entre le président Hassan Rohani et les chefs religieux de la nation.
Les principaux défenseurs des droits humains disent qu’il ya eu une nette augmentation du nombre de militants arrêtés, détenus et torturés en raison de leurs manifestations et de leurs activités sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, depuis que Rohani a pris ses fonctions en août 2013. Les arrestations et la violence dans les rues interviennent au moment où les radicaux en Iran ont eu du mal à garder un œil sur une population croissante qui aspire à une plus grande liberté d’expression, un droit pour lequel Rohani avait promis de se battre quand il a été élu.
Les organisations des droits humains comme Amnesty International et Human Rights Watch ont appelé le gouvernement iranien à réduire sa violence contre les manifestants et la détention de civils innocents. En avril, Human Rights Watch a publié un rapport accusant l’Iran de détenir des Arabes ahwazis, dont plusieurs enfants, au Khouzistan, province du sud-ouest du pays.
Les États-Unis n’ont pas commenté la violence actuelle en Iran ou le traitement des manifestants par son gouvernement.
L’Iran et le groupe des P5+1 des puissances mondiales, y compris les États-Unis, négocient depuis longtemps sur un accord sur le programme nucléaire de la République islamique. Le mois dernier, les parties ont annoncé un accord cadre qui contraindrait l’Iran à réduire son stock d’uranium faiblement enrichi de manière significative et à réduire son nombre de centrifugeuses installées. En échange, les Etats-Unis et Union européenne lèveront les sanctions qui paralysent l’économie du pays.
L’accord cadre indique que les sanctions associées aux missiles balistiques de l’Iran, son soutien au terrorisme et les violations des droits de l’homme resteront en place. À ce jour, cependant, les sanctions relatives aux droits humains ont peu fait pour arrêter les arrestations massives et la répression des manifestants, selon les organisations des droits humains.
Source : International Business Times, 9 mai -ISTANBUL